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Accord de pêche Maroc – UE : Un juriste français tance la CJUE

Accord de pêche Maroc – UE : Un juriste français tance la CJUE

A quelques jours de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui doit se prononcer (le 27 février) sur la validité de l’accord de pêche Maroc-UE, les juristes continuent de mettre en garde la Cour de ne pas outrepasser ses prérogatives strictement juridiques en empiétant sur le politique.

La dernière réaction en date est celle du juriste français Jean-Jacques Neuer publiée sur le site d’information Mediapart, qui appelle la CJUE à se conformer à la théorie de «séparation des pouvoirs» chère à Montesquieu.

«Nous l’aurons compris, derrière cette obscure querelle de poissons, il s’agit de faire juger par une Cour de Justice que la présence du Maroc au Sahara est contraire au droit international et notamment à celui des peuples à l’autodétermination. Il s’agit donc d’une question bien plus politique que juridique», souligne le juriste dans un article intitulé Affaire du Sahara : c'est Montesquieu qu'on assassine !.

Après avoir rappelé l’arrêt rendu par la CJUE le 21 décembre 2016 sur l’accord agricole UE-Maroc, Neuer estime qu’en considérant, dans ses conclusions du 10 janvier dernier, que l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc est invalide, l’avocat général de la Cour «est allé un pas plus loin que l’arrêt de 2016».

Pour le juriste français, «l’arrêt de 2016, et surtout la position développée par l’avocat général, posent un problème de séparation des pouvoirs au sens que Montesquieu donnait à ce terme».

Déconstruisant l’argumentaire développé devant la cour, Neuer estime que l’avocat général «a outrepassé son champ d’intervention» qualifiant cette situation «d’excès de pouvoir».

Et de s’interroger «Que serait une société où la diplomatie serait conduite par les juges sinon un gouvernement des juges ?».

L’auteur de l’article souligne que la question du Sahara «relève d’un conflit (…) qui offre un terrain à la patience et au talent des diplomates. Pas des juges».

«Or, fait-il remarquer, c’est très exactement ce qui se produit ici, où une qualification qui n’est ni juridique, ni factuelle, mais simplement diplomatique -nous le savons la diplomatie est souvent un jeu d’équilibristes - est violemment battue en brèche par une seule personne».

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