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Ces gouffres financiers qui pompent l’argent public

Ces gouffres financiers qui pompent l’argent public

On se doute que l’argent public n’est parfois pas utilisé à bon escient. Et l’on essaie de s’y faire tant bien que mal. Mais ce n’est que lorsque l’on remue le couteau dans la plaie que des voix s’élèvent pour s’indigner de la mauvaise utilisation des deniers publics. Et qui de mieux que la Cour des comptes (CC) pour titiller les esprits rebelles ? Elle vient en tout cas de le faire à travers la publication de son rapport annuel 2015. Dans ce rapport bien fourni, dans lequel les «fouineurs» de la CC livrent une mine d’informations, nous nous sommes intéressés à la SNRT, Soread-2M et Mdina Bus.

SNRT : Entre 2006 et 2015, la SNRT nous a coûté 10,5 Mds de DH au titre de soutien financier public. C’est beaucoup. C’est l’équivalent des bénéfices dégagés par les six banques cotées à la Bourse de Casablanca en 2016. Sauf qu’on a la vague impression que malgré tout ce fric injecté à la SNRT, elle est confrontée à un problème structurel qui plombe ses finances : ses charges d’exploitation représentent environ deux fois son chiffre d’affaires, à cause notamment de la faiblesse des recettes publicitaires (169 MDH en 2015), mais aussi de l’importance des charges du personnel (520 MDH).

Soread - 2M : Même son de cloche au niveau de 2M où la situation financière est jugée «alarmante» par la Cour des comptes. Déficitaire depuis 2008, Soread est financièrement asphyxiée, avec une situation nette inférieure au quart du capital social. Les 430 MDH de soutien financier public dont elle a bénéficié ne servent finalement à rien. Doit-on continuer à injecter de l’argent public dans des entités structurellement déficitaires, très décriées par les citoyens, et pour lesquelles rien n’a été entrepris pour redresser leur situation ?

Mdina–Bus : On touche le fond. Mdina–Bus fait clairement ce qu’elle veut… pour rester dans le politiquement correct. Entre 2009 et 2014, elle n’aura même pas investi le tiers de ce qui a été convenu dans le cadre du contrat de gestion déléguée. Pire encore, au lieu de renouveler le parc de bus comme convenu, Mdina-Bus a inondé le marché de bus d’occasion, au détriment du confort des citoyens, «ce qui a entrainé, en plus de la dégradation de la qualité des services, l’accroissement des dépenses d’entretien et de réparation de ces véhicules ainsi que le creusement du déficit financier enregistré par la société», note la CC. Tout cela, en se permettant de procéder à une hausse unilatérale des tarifs appliqués. Bref, entre un délégataire qui agit à sa guise et une autorité délégante qui ne contrôle rien, le service du transport public urbain par autobus est ce qu’il est : défaillant, avec un parc très vétuste.

D.W.

 

 

 

 

 

 

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