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Chômage : L'épouvantail !

Chômage : L'épouvantail !

Chômage : c’est l’épouvantail du gouvernement El Othmani et de tous ceux qui l’ont précédé. Jusqu’à présent, aucune solution n’a permis d’inverser durablement la courbe du chômage, ou même à la stabiliser.

Et les chiffres sont éloquents : le taux de chômage national se situe à 10,5%.

Comment l’infléchir ? Saâd Eddine El Othmani semble avoir trouvé la formule magique: le Plan national pour la promotion de l'emploi, arrêté pour la période 2017-2021.

Ses objectifs sont clairement définis : la création de postes d'emplois dans le cadre de stratégies et de programmes sectoriels, l'amélioration des capacités d'emploi des jeunes, l'adaptation de leurs qualifications et compétences professionnelles aux besoins du marché de l'emploi à travers une formation de courte durée dans diverses spécialités, l'octroi de soutien par le biais des incitations dans le cadre d'un emploi rémunéré…

En réalité, tout cela semble assez théorique et semble plutôt procéder d’une démarche politicienne.

Parce que tous ces diagnostics, comme notamment l’inadéquation entre la formation et l’emploi, ne datent pas d’aujourd’hui.

Cela fait des années que les observateurs avertis de la scène économique la dénoncent.

Et ce plan pour l’emploi, comme toutes les stratégies déclinées avant, semble bien parti pour ne vivre que le temps d’une législature. Peu importe ses résultats.  Et sur ce registre, il ne faudra guère s’attendre à des miracles. 

Car la croissance marocaine n’est pas suffisamment vigoureuse pour être un rempart efficace contre l’évolution du chômage.

Les économistes du Centre marocain de conjoncture l’avaient d’ailleurs clairement dit : «toute stratégie de résorption du chômage requiert des seuils de croissance de 6 à 7% par an, durant plusieurs années successives».

Or, au meilleur des cas, c’est-à-dire quand la pluviométrie est abondante et que le Maroc se retrouve avec une campagne céréalière record, la croissance économique flirte à peine avec les 5%.

Autrement dit, l’agriculture reste toujours le moteur de la croissance, quand bien même le Maroc a essayé de développer de nouveaux métiers, comme notamment l’automobile, l’aéronautique ou encore l’offshoring.

Mais le constat est sans appel : le PIB hors agriculture n’est pas suffisamment vigoureux pour tirer la croissance, particulièrement lorsque la campagne agricole fait les frais d’une mauvaise pluviométrie.

Il faudra donc bien autre chose pour venir à bout du chômage.

Et comme le laisse entendre El Othmani, cela passera, entre autres, par la dynamisation de l’économie nationale et la promotion de l'investissement productif.

Sauf que, jusqu’à présent, et au regard du taux de chômage, la machine de l’emploi semble rouillée.

D. W.

 

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