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Croissance : Tours de passe-passe

Croissance : Tours de passe-passe

Quand le bâtiment va, tout va, dit-on. Au Maroc, pour que tout aille comme sur des roulettes, il faut plutôt que le ciel soit clément et qu’il pleuve. En quantité suffisante et au bon moment. En clair, afin que l’économie marocaine affiche bonne mine et que les opérateurs aient la banane, il faut s’en remettre à un facteur sur lequel l’on a aucune emprise : la météo. Détails.
Pour la campagne 2016-2017, dame météo aura été généreuse. C’est ce que nous dit le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts : il y a eu «une bonne répartition temporelle des précipitations dans la majorité des régions céréalières, avec un cumul pluviométrique national de 327 mm à la date du 28 juillet 2017, en hausse de 51% par rapport à la campagne précédente (216 mm) et en baisse de 15% par rapport à la normale (384 mm)».
Au final, la campagne agricole 2016-2017 aura été bonne, avec une production céréalière (blé dur, blé tendre et orge) qui a atteint un total de 96 millions de quintaux au titre de la campagne agricole 2016-2017. C’est un peu moins que ce qu’avait prévu la tutelle en avril dernier, lors du Salon de l’agriculture, à savoir 102 millions de quintaux). Chiffre qui avait suscité maintes réserves auprès des professionnels, mais dont on se rapproche en définitive, avec un certain soulagement... pour Aziz Akhannouch, le ministre de tutelle. 
Comme d’habitude, avec une bonne campagne agricole, la croissance est au rendez-vous. En cela, les meilleures estimations font état d’un taux entre 4 et 4,5% au titre de l’exercice 2017. Cela reste néanmoins insuffisant pour résorber le chômage, dont le taux flirte avec les 10%. Il faut dire que même si le Maroc a déployé d’énormes efforts pour développer certains métiers (automobile, aéronautique, offshoring…), le PIB non agricole n’arrive pas vraiment à prendre son envol. Conséquence : en période de disette pluviométrique, la croissance économique atteint difficilement la barre des 2%. 
Qu’en sera-t-il l’année prochaine alors ? Les prévisionnistes tablent, en tenant compte d’une campagne agricole moyenne, sur un taux de croissance entre 2,5 et 3%.
Cette croissance qui joue au yoyo et qui, surtout, dépend des tours de passe-passe de la pluviométrie, ne rassure pas cependant. D’autant qu’il faut qu’elle soit vigoureuse et durable afin de pouvoir faire face au chômage endémique que le Maroc traîne comme un boulet. Et c’est cela le défi du Maroc moderne.■

D. W.

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