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Les banques marocaines face au risque de concentration sur les gros débiteurs

Les banques marocaines face au risque de concentration sur les gros débiteurs

 

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a tenu sa dixième réunion, mardi au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat, en vue d'analyser la situation du système financier et d'examiner l'état d’avancement de la feuille de route inter-autorités de stabilité financière couvrant la période 2019-2021.

Lors de cette réunion, le Comité a également analysé la cartographie des risques systémiques pesant sur le système financier national et fait le point sur l’état d’avancement des actions inscrites dans la feuille de route sectorielle pour la mise en œuvre des recommandations du GAFIMOAN en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans le secteur financier. 

Après avoir analysé la situation du système financier au regard des tendances économiques et financières observées et attendues, le Comité a constaté que les risques macroéconomiques demeurent globalement modérés dans un contexte international empreint d’incertitudes liées principalement à la persistance des conflits commerciaux et des tensions géopolitiques qui continuent de peser sur la croissance mondiale.

Au niveau des comptes extérieurs, le déficit du compte courant, après un creusement en 2018 à 5,5% du PIB, devrait s’alléger à 4,6% en 2019 et poursuivrait son amélioration au cours des deux prochaines années, estime le Comité.

Les réserves internationales nettes continueraient sur l’horizon de prévision à assurer autour de 5 mois d’importations de biens et services. 

La croissance nationale connaîtrait un ralentissement en 2019 à 2,6% après 3% en 2018, sous l’effet de la baisse de la valeur ajoutée agricole.

La croissance du secteur non agricole, pour sa part, connaîtrait une certaine amélioration, passant de 2,6% en 2018 à 3,3% en 2019, à 3,5% en 2020 et à 3,7% en 2021. 

Au niveau des finances publiques, le Comité estime que le déficit budgétaire hors privatisation se creuserait à 4,1% du PIB en 2019 ,après 3,7% en 2018, et devrait revenir à 3,8% du PIB en 2020 et à 3,5% en 2021, à la faveur des efforts de consolidation budgétaire.

Le Comité souligne en outre que dans un contexte de raffermissement de l’activité non agricole, le crédit bancaire a enregistré une légère reprise, profitant particulièrement aux sociétés privées, faisant savoir que le taux des créances en souffrance des entreprises non financières s’est stabilisé autour de 10% et celui des ménages est passé de 7,4% en 2018 à 7,9%. 

Il note d'autre part que dans cette conjoncture et en dépit du ralentissement de leur marge d’intérêt, les banques sont parvenues, au titre du premier semestre 2019, à préserver leur rentabilité, en lien notamment avec l’accroissement des résultats des activités de marché conjugué à une baisse du coût du risque.

Au plan de la capitalisation, les banques continuent de dégager des ratios de solvabilité supérieurs aux minimas réglementaires, ajoute le Comité, faisant remarquer que le risque de concentration sur les gros débiteurs auquel est exposé le secteur bancaire continue de faire l’objet d’un suivi particulier.

Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques est composé de Bank Al-Maghrib, de l'AMMC, de l'ACAPS et du ministère de l'Economie et des Finances et de la Réforme de l'Administration. 

 

Quelques points à retenir

     * Le secteur des assurances continue de faire preuve de solidité et de croissance aussi bien en vie qu'en non vie.

Il dégage une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire.

    * Régimes de retraite : la sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long-terme de la CNSS et du régime général du RCAR conduit à une forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) des deux régimes.

En ce qui concerne le régime des pensions civiles géré par la CMR, sa réforme paramétrique intervenue en 2016 a permis d’équilibrer sa tarification au titre des droits acquis après 2017.

    * Le marché de la dette privée a connu une augmentation sensible des émissions en 2019, atteignant plus de 77 Mds de DH contre 70 Mds de DH en 2018, et l’encours ressort également en progression à fin novembre de près de 13% en glissement annuel. 

    * L’actif net des OPCVM (457,5 Mds de DH à fin octobre) est en progression de 4% en glissement annuel, avec une orientation de la collecte vers la catégorie obligataire de moyen et long termes. 


 

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