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Le Maroc des urgences

Le Maroc des urgences

L’économie marocaine va-t-elle si mal ? C’est l’impression qu’elle donne, accentuée par le ressenti des citoyens. Et encore davantage lorsqu’il y a intervention royale. En effet, dès lors que le Souverain est obligé de prendre des décisions fortes, c’est qu’il faut faire rapidement face à des impératifs, ou parce qu’il y a péril en la demeure. 
 

Actuellement, c’est peu de dire que nous sommes devant un Maroc des urgences. Et ce n’est pas seulement ces deux années de crise sanitaire qui sont source de difficultés. 
Il a fallu aussi que la météo s’en mêle, plongeant le Royaume dans une sécheresse qui met le monde agricole dans l’expectative et, surtout, compromet toutes les prévisions économiques. 
 
Face à cette situation catastrophique, la première urgence était de tenter de sauver ce qui pouvait l’être de cette piètre saison agricole, mais également de soutenir les agriculteurs. 
Et c’est le Souverain qui a donné le la, hier en fin d’après-midi. Il a donné ses instructions (lien) afin que le Fonds Hassan II pour le développement économique et social contribue par un montant de 3 milliards de dirhams au programme exceptionnel élaboré par le gouvernement. Nécessitant une enveloppe financière globale de 10 Mds de DH, ce programme «vise à atténuer les effets du retard des précipitations, à alléger l’impact sur l’activité agricole et à fournir l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés».
 
 

Tourisme, pouvoir d’achat
C’est donc acté. Avec ce déficit de précipitations sévère, la campagne agricole est largement compromise. Tout comme le sont les projections économiques, notamment la croissance de 3,2% qui était attendue. 
Le secteur agricole, driver de la croissance, rejoint un autre secteur sinistré : le tourisme, laminé, lui, par deux ans de pandémie. C’était la seconde urgence du Maroc. Et, comme l’agriculture, le tourisme a eu droit, lui également, à un plan d’urgence de 2 Mds de DH pour tenter de relancer l’activité. Dans ce cadre, trois mécanismes supplémentaires viennent d’être mis en place pour appuyer le déploiement de ce plan. 
 
Jamais deux sans trois ! A côté de ces secteurs chahutés par un environnement défavorable, il y a un phénomène macroéconomique qui, véritablement, lèse les Marocains : l’inflation. C’est la troisième urgence du Royaume. 
 
Depuis plusieurs mois, les citoyens font en effet face à des hausses des prix alimentaires et des prix à la pompe qui rognent considérablement leur pouvoir d’achat. La grogne s’amplifie de plus en plus. Et pour cause, il n’y a pas encore de plan d’urgence… anti-inflation. Ils affrontent seuls la flambée des prix, malgré la promesse faite par le gouvernement de préserver le pouvoir d’achat des ménages.
 
Tout cela fait que l’horizon économique est clair-obscur. Mais dans ce tableau sombre, un petit éclairci quand même : les investisseurs étrangers croient en ce Maroc qui se modernise. Pour preuve, le groupe chinois Dicastal a donné, mercredi, le coup d’envoi à la construction de sa nouvelle unité industrielle au sein de l’Atlantic Free Zone de Kénitra (AFZ). Coût de l’investissement : 1,8 milliard de dirhams, avec à la clé la création de 766 emplois directs qualifiés. 


 
F. Ouriaghli

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