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Affaire Honoré de Balzac : L’enseignante dans le viseur de la justice marocaine

Affaire Honoré de Balzac : L’enseignante dans le viseur de la justice marocaine

La direction de l’école Honoré de Balzac de Kénitra, faisant partie des établissements de la mission française à l’étranger, ainsi que l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), ont récemment décidé de suspendre de ses fonctions, une enseignante accusée par certains parents d’élèves d’apologie de l’homosexualité. 

Faisant l’objet d’une plainte déposée par les parents, le 27 février 2023, l’enseignante est accusée de partager avec ses élèves âgés de 7 à 9 ans des idées «caractérisées par l’orientation vers des attitudes qui touchent à l’image et aux symboles de l’islam et affectent leur croyance religieuse, les invitant à accepter des concepts de nature homosexuelle et répandant des perceptions de tendances anormales qui font l’éloge des relations entre personnes du même sexe», explique dans un communiqué la défense des plaignants en la personne du bâtonnier et avocat Me Abderrahim Jamai. 

Préoccupés par le comportement de l’enseignante, les parents des élèves tentaient depuis décembre 2022 d’alerter l’administration de l’établissement quant aux faits observés. Mais suite à l’absence d’une réponse de la part des responsables, les parents ont décidé de passer à l’acte en portant plainte auprès du parquet de la ville. Rapidement, et avant même la fin de la procédure judiciaire, l’AEFE a annoncé la suspension de la concernée pour «manquement grave dans sa posture professionnelle et ses pratiques pédagogiques».

Précisant que le ministère public près le tribunal de première instance de Kénitra a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire, l’avocat souligne que «la responsabilité de protéger les enfants contre tous les abus et toutes exploitations reste tributaire de la sensibilisation de l’opinion publique, de l’engagement des autorités et des institutions à tous les niveaux, au premier rang les établissements scolaires et éducatifs.» 

En face, les parents d’élèves de l’établissement français font bloc autour de l’enseignante, en la soutenant à 100%. Ils dénoncent,  selon eux, l’acharnement de certains parents contre l’accusée. 

Une avalanche de déclarations de soutien, en faveur de l’enseignante, a été envoyée à l’établissement scolaire, énumérant les nombreuses qualités professionnelles et éducatives du professeure et appelant les autorités judiciaires à rendre justice à «cette femme exceptionnelle victime d’une grande injustice».

Dont voici quelques extraits : «C'est avec affliction que j'apprends cette ‘guerre médiatique’ déclenchée sans aucun fondement à l’encontre de l’enseignante N.G. Cette dernière ouvre diverses discussions, et tente d'établir l'éveil de ses élèves, mais jamais elle n'a manqué de respect à nos valeurs et traditions marocaines, encore moins à notre religion sacrée». 

De son côté, un autre parent assure que la mobilisation est générale pour manifester leur mécontentement : «On exprime notre désaccord vis-à-vis de l’action judiciaire prise par certains parents à l'encontre de l’enseignante, qui a donné un très bon niveau éducatif à plusieurs générations. Nous demandons aux responsables qui ont agi de manière indélicate de réviser leur position et de restituer la concernée dans ses droits». 

Même son de cloche chez un autre parent, qui pense qu’une mal-interprétation est la cause de ce déchainement. «Il est choquant de voir comment certaines personnes peuvent mal interpréter les actions et les intentions des autres, surtout dans le contexte de l'éducation des enfants. Nous sommes convaincus que l’enseignante n’a jamais eu l'intention de nuire ou de promouvoir une quelconque idéologie en contradiction avec les valeurs éthiques et morales».  Affaire et dénouement à suivre…

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