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Gaza : Face au carnage, la bataille des chiffres

Gaza : Face au carnage, la bataille des chiffres

Face à l’horreur, les médias occidentaux se focalisent uniquement sur les fausses polémiques liées au nombre des morts. 25.000 ou 30.000, quelle différence ? Le génocide continue et le carnage est totalement assumé par Israël. 

 

Par Abdelhak Najib 
Écrivain-journaliste 

 

Après trois mois de bombardements à Gaza, le bilan des victimes est très lourd. Selon plusieurs sources, le nombre exact est difficile à établir, mais il est certain que le chiffre dépasse les 25.000 morts. Pourtant, Israël et ses alliés occidentaux trouvent à redire sur ces chiffres et affirment que ce nombre relève de la propagande du Hamas qui gonflerait le nombre des victimes pour s’attirer la sympathie de la communauté internationale.

Comme si 25.000 ou 30.000 ou même 1 mort cela faisait une quelconque différence, dans une invasion qui affiche ses objectifs, à savoir éliminer toute la population de Gaza en la tuant ou en la déportant ailleurs. Pourtant, face à tout ceci, l’unique question en Occident est le nombre des morts ! 

Pour élucider ce type de casse-tête, certains spécialistes militaires avancent des arguments solides. Pour des anciens généraux français et britanniques, les Israéliens font entre 400 et 500 frappes par jour. Chaque frappe est normalement destinée à une cible avec au moins une victime : cela fait une moyenne de 450 tués par jour. Ce chiffre peut aller jusqu’à 500 ou 550 morts par jours si l’on compte les impondérables et les erreurs tactiques. Quand on multiplie ce nombre par au moins 10 semaines de guerre, cela donne 25.000 morts et autour de 75.000 blessés, car, là aussi, selon les stratèges militaires, il est facile de connaître le ratio tués/blessés dans ce genre d’opération. 

Autrement dit, nous sommes là face à un calcul d’artilleur très froid, comme l’affirme l’ancien officier spécialiste des opérations militaires extérieures Guillaume Ancel : «Et je pense qu’il s’agit d’une fourchette basse : quand on fait autant de bombardements chaque jour avec des charges de 250 kg, on commet des dégâts énormes».

On imagine les dégâts faits par de telles charges larguées au quotidien sur des civils essaimant des cadavres partout sous les décombres. Alors que l’armée israélienne affirme vouloir neutraliser uniquement les activistes du Hamas. Pourtant, là encore les chiffres sont là : les forces israéliennes ont neutralisé 3.000 à 4.000 miliciens du Hamas, au grand maximum. «Le problème, ce n’est pas de tuer des terroristes du Hamas, c’est l’utilisation de munitions extrêmement puissantes au milieu d’un territoire urbanisé et surpeuplé de civils qui ne peuvent fuir nulle part.», précise Guillaume Ancel.

Et d’ajouter : «À partir du moment où on utilise des munitions de 250 kg sur un tel théâtre d’opérations, il ne faut pas nous raconter qu’on fait des frappes chirurgicales ou qu’on cherche à cibler des membres du Hamas. Non, on détruit systématiquement tout. C’est en cela que pour moi, cette offensive est un carnage».

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