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Le cinglant réquisitoire du Roi Mohammed VI à Ryad

Le cinglant réquisitoire du Roi Mohammed VI à Ryad

 


Des mots parfois crus, bien choisis, très véridiques, durs s’il le faut, et qui ne souffrent d’aucune ambiguïté. C’est ainsi que l’on peut résumer le discours prononcé, mercredi à Ryad, par le Roi Mohammed VI, lors du Sommet Maroc-Pays du Golfe. Extraits et commentaires.




Maroc-Pays du Golfe : Une amitié profonde et sincère

 

«(…) Le partenariat entre le Maroc et les pays du Golfe n’est pas le produit d’intérêts conjoncturels ou de calculs éphémères. Il puise plutôt sa force dans la foi sincère en la communauté de destin et la concordance des vues concernant nos causes communes.
Nous nous réunissons donc aujourd’hui pour donner une forte impulsion à ce partenariat, qui a atteint un tel degré de maturité que nous nous devons, désormais, d’en développer le cadre institutionnel et les mécanismes opérationnels.
C’est la meilleure démonstration que l’Action arabe commune ne se réalise pas à coups de réunions et de discours, ni au moyen de Sommets périodiques de forme, ou de résolutions toutes prêtes, mais inapplicables (…)».


Le Maroc et les pays du Golfe, ce sont des relations qui ont résisté à l’usure du temps et dépourvues des miasmes de l’arithmétique de circonstance. Et c’est pour qu’elles ne soient pas considérées comme une simple clause de style que le Souverain appelle à agir concrètement pour insuffler une dynamique autrement plus importante à ce partenariat.

Convoitises meurtrières


« (…) La région arabe vit, en effet, au rythme de tentatives de changement de régimes et de partition des Etats, comme c’est le cas en Syrie, en Irak et en Libye, avec tout ce que cela comporte comme tueries, exodes et expulsions d’enfants de la patrie arabe.

Après ce qui fut présenté comme un printemps arabe qui a occasionné tant de ravages, de désolations et de drames humains, nous voilà vivre aujourd’hui un automne calamiteux, avec le dessein de faire main basse sur les ressources des autres pays arabes et de briser les expériences réussies d’autres Etats, comme le Maroc, en portant atteinte à son modèle national original qui le distingue. Il y a cependant de nouvelles alliances qui risquent de conduire à des divisions et à une redistribution des cartes dans la région. Ce sont, en réalité, des tentatives visant à susciter la discorde et à créer un nouveau désordre n’épargnant aucun pays, avec des retombées dangereuses sur la région, voire sur l’état du monde (…).


La région arabe vit en effet, depuis ce qu’on qualifie de «printemps arabe», au rythme des chouanneries meurtrières, nourries davantage par la convoitise et l’avidité que par des considérations idéologiques. Si certains pays, comme le Maroc, y ont échappé, il faut néanmoins être vigilant pour dresser un rempart contre ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre pour tenter de déstabiliser la région.

Traîtrise

«(…) Pour sa part, tout en restant attaché à la préservation de ses relations stratégiques, le Maroc n’en cherche pas moins, ces derniers mois, à diversifier ses partenariats, tant au niveau géopolitique qu’au plan économique. Le Maroc est libre dans ses décisions et ses choix et n’est la chasse gardée d’aucun pays. Il restera fidèle à ses engagements à l’égard de ses partenaires, qui ne devraient y voir aucune atteinte à leurs intérêts.

La situation est grave, surtout au regard de la confusion patente dans les prises de position et du double langage dans l’expression de l’amitié et de l’alliance, parallèlement aux tentatives de coups de poignard dans le dos (…).


Il n’y a que les amis qui trahissent. Du moins, ceux qui prétendent l’être. «L'humanité se compose de deux minuscules minorités : celle des brutes féroces, des traîtres, des sadiques systématiques d'une part, et de l'autre celle des hommes de grand courage et de grand désintéressement qui mettent leur pouvoir, s'ils en ont, au service du bien. Entre ces deux extrêmes, l'immense majorité d'entre nous est composée de gens ordinaires, inoffensifs en temps de paix et de prospérité, se révélant dangereux à la moindre crise». C’est ce que disait, à juste titre, l’ethnographe et résistante française, Germaine Tillion.

Ces comploteurs invétérés !

«(…) Les plans d’agression attentatoires à notre stabilité se poursuivent toujours et ne cesseront pas. En effet, après avoir morcelé et détruit nombre de pays du Machreq Arabe, les voilà qui s’en prennent aujourd’hui à son flanc occidental. Le dernier en date concerne les manœuvres orchestrées contre l’intégrité territoriale de votre deuxième pays, le Maroc.
Rien de nouveau, puisque les adversaires du Maroc déploient tous les moyens, directs et indirects, dans leurs menées flagrantes.
Ils tentent, selon les conjonctures, soit de délégitimer la présence du Maroc dans son Sahara, soit d’appuyer l’option de l’indépendance et la thèse séparatiste, ou encore d’affaiblir l’Initiative d’autonomie dont la communauté internationale atteste le sérieux et la crédibilité.
Avec la persistance de ces manigances, le mois d’avril, qui coïncide avec les réunions du Conseil de Sécurité sur l’affaire du Sahara, est devenu un épouvantail qu’on agite à la face du Maroc et, parfois, un moyen de pression ou d’extorsion (…).


L’intégrité territoriale du Maroc ne saurait souffrir d’aucun compromis. Le Maroc est un et indivisible. Et le restera toujours, malgré toutes les manigances que fomentent ces pantins ennemis du Royaume.

Le Moonwalk de Ban Ki-moon

«(…) Les choses en sont arrivées au point d’engager une guerre par procuration où le Secrétaire général des Nations Unies est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables afférant au Sahara Marocain.
Mais ne vous en étonnez pas car dès lors qu’on connaît les raisons, il n’y a plus de mystère. En effet, que peut faire le Secrétaire général alors qu’il admet ne pas avoir une connaissance complète du dossier du Sahara Marocain, comme c’est le cas pour de nombreuses autres affaires ? Mieux encore, il ignore le détail des développements et les véritables dessous du dossier.
Par ailleurs, que peut faire le Secrétaire général alors qu’il est l’otage de certains de ses collaborateurs et de ses conseillers, auxquels il délègue la supervision de la gestion de nombre de dossiers importants, en se contentant, lui, d’appliquer les propositions qu’ils lui présentent?
L’on sait aussi que certains parmi ces fonctionnaires ont des parcours nationaux et des backgrounds politiques particuliers, et qu’ils servent les intérêts d’autres parties, sans respect de l’obligation de neutralité et d’objectivité à laquelle ils sont tenus du fait de leur appartenance à l’Organisation des Nations Unies, et qui se trouve être le fondement de l’action onusienne.

En effet, le Secrétaire général, en dépit de l’estime personnelle que Nous lui portons, n’est en définitive qu’un homme. De ce fait, il lui est impossible de cerner toutes les affaires soumises aux Nations Unies et de trouver les solutions qu’il faut à toutes les crises et à tous les différends qui éclatent dans le monde.

Je tiens ici à souligner que le Maroc n’a aucun problème ni avec les Nations Unies dont il est un membre actif, ni avec le Conseil de Sécurité dont il respecte les membres avec lesquels il interagit en permanence. Le problème est, plutôt, avec le Secrétaire général, et plus particulièrement avec certains parmi ses collaborateurs en raison de leurs positions hostiles au Maroc (…).



Vous connaissez certainement le Moonwalk, cette célèbre danse popularisée par Michael Jackson dans les années 1980. En fait, c’est ce que fait Ban Ki-moon : il se déplace à reculons en créant l'illusion qu'il est en train de marcher vers l'avant. Mais le Moonwalk n’est pas fait pour les vieux, surtout s’ils sont aux portes de la retraite. Parce que l’on risque simplement de se casser la gueule, comme ce qui est arrivé au SG de l’ONU. Lequel, de par ses agissements, souille grossièrement les valeurs de l’institution qu’il incarne. Bref, Ban Ki-moon est une marionnette incompétente. Et que dire des marionnettistes !

Un travail d’information continu
(…) Le Maroc a toujours coordonné, au sujet ce conflit artificiel suscité autour de son intégrité territoriale, avec ses amis traditionnels, comme les Etats Unis d’Amérique, la France et l’Espagne, et avec ses frères arabes, notamment les pays du Golfe, et africains comme le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Gabon.
Mais le problème reste posé avec les responsables des administrations qui changent en permanence dans certains de ces pays.
A chaque changement, il faut déployer de grands efforts pour informer ces responsables du dossier du Sahara Marocain, de toutes ses dimensions et de ses véritables dessous et leur rappeler que ce conflit, qui dure depuis plus de quarante ans, a fait de nombreuses victimes et occasionné d’importants coûts matériels, et que le dossier du Sahara est l’affaire de tous les Marocains, et non seulement celle du Palais Royal (…).


Faire de la pédagogie. Encore et encore, inlassablement, pour expliquer la marocanité du Sahara et dénoncer ces énergumènes dont le seul réconfort serait d’entraver la marche légitime du Royaume vers le progrès et la modernité.. Un travail permanent auquel tout le peuple marocain doit s’identifier et, surtout, s’associer.


Front commun contre les forces occultes

L’heure de la sincérité et de la vérité a sonné. Le monde arabe traverse une période critique car ce que vivent certains pays n’est pas une exception, mais il s’inscrit plutôt dans le cadre de plans programmés qui nous visent tous.
En effet, le terrorisme ne fait pas que nuire à la réputation de l’islam et des musulmans. Certains s’en servent aussi comme un prétexte pour diviser nos pays et pour y semer la zizanie.
Cette situation exige d’ouvrir un débat franc et profond entre les différents rites pour corriger les mystifications, mettre en lumière la véritable image de l’Islam et réactiver les valeurs de tolérance qui sont les nôtres.


Nous vivons une période charnière entre ce que nous voulons et ce que les autres veulent que nous soyons.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de positions unies et claires rassemblant tous les pays arabes. Car, soit nous nous agrégeons les uns aux autres comme une seule entité et à l’image d’une structure bien charpentée, soit nous serons à l’inverse de ce que nous voulons être.


L’union fait la force. La force est dans l’union. C’est bonnet blanc ou blanc bonnet.

Une chose est sûre, dans ce contexte actuel, les pays arabes ne sauraient se permettre de se soustraire à l’obligation de faire front commun, comme un seul homme, contre leurs ennemis déclarés. Et ceux tapis dans l’ombre,  sans doute les plus nombreux et les plus vicieux.





 

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