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Algérie vs Migrants : Esprits criminels

L’Algérie est de plus en plus bruyante sur la scène internationale. Et pas de la meilleure des manières. A côté des propos outranciers tenus, vendredi dernier, par le chef de la diplomatie algérienne à l’égard du Maroc, les autorités de ce pays se livrent à des persécutions et à une chasse aux migrants qui indignent la communauté internationale.

Ce mardi, le Conseil supérieur de la diaspora malienne est monté au créneau pour dénoncer les conditions inhumaines d'expulsion de migrants ouest-africains par l'Algérie, rapporte la radio RFI.
Ces migrants sont amenés jusqu'à la frontière, à 7 km du Niger, où ils sont livrés à eux-mêmes. Citant des sources nigériennes, RFI rapporte que plus de 950 migrants ouest-africains ont été expulsés, la semaine passée, par l'Algérie, faisant savoir qu'encore ce week-end, plus d'une vingtaine de bus ont à nouveau quitté Alger, direction Tamanrasset, à la frontière avec le Niger.


 

Amnesty International s’indigne

Amnesty International, a aussi dénoncé, lundi, des "arrestations arbitraires" et des expulsions massives "illégales" d'immigrés subsahariens par les autorités algériennes. "Plus de 2.000 ressortissants d'Afrique subsaharienne ont été arrêtés depuis le 22 septembre en Algérie et expulsés vers le Niger et le Mal", a précisé Amnesty International dans un communiqué.

Tous les migrants arrêtés subissent pratiquement le même sort : ils sont conduits à Tamanrasset, près de 2.000 km plus au sud, avant d'être "abandonnées" par les autorités algériennes.
Amnesty dénonce ainsi des arrestations fondées sur "un profilage ethnique", les forces de l'ordre ne cherchant pas "à savoir si les migrants séjournaient légalement ou non en Algérie", et assure que certains avaient des visas valides. Les "expulsions qui ne respectent pas les garanties d'une procédure régulière", notamment la possibilité de contester cette mesure, enfreignent les normes internationales et la loi algérienne, souligne Amnesty.

Parmi les expulsés figurent des Nigériens, Guinéens, Burkinabè, Béninois, Maliens, Ivoiriens, Sénégalais, Nigérians, Libériens, Camerounais ou Sierra-Léonais. On y compte plus de 300 mineurs, certains non accompagnés, selon Amnesty.

 


Les ONG européennes s’y mettent

Jeudi dernier, des ONG européennes et des organismes de défense des droits de l’homme avaient d’ailleurs saisi les instances onusiennes et la communauté internationale pour dénoncer le traitement dégradant et inhumain infligé par les autorités algériennes aux migrants subsahariens.

«Plusieurs centaines de personnes d’origine subsaharienne ont été arrêtées arbitrairement à Alger entre fin septembre et début octobre 2017 par les services de police et de la gendarmerie nationale», rapporte Euromed Droits dans un communiqué, relevant que «sans aucun respect des garanties procédurales et de leurs droits fondamentaux, elles ont été privées de liberté de façon arbitraire au centre de Zeralda (banlieue ouest d’Alger) et transportées sous la contrainte de manière collective à Tamanrasset où elles ont été confinées dans un lieu de privation de liberté».
Euromed Droits précise que «ces personnes ont ensuite été abandonnées en plein désert dans la zone frontalière au sud du pays pour les inciter à quitter le territoire».
 
L’Algérie est visiblement coutumier des faits. Le traitement inhumain et dégradant qu’elle inflige aux migrants est criminel. Et les cris d’orfraie lancés depuis des mois par les ONG et autres organisations des droits de l’Homme n’y ont rien changé. Il est donc temps que l’ONU se saisisse de ce problème pour mettre fin aux agissements de ces esprits criminels.

 
 

Algérie

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