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Métiers de bouche : Les restaurateurs croulent sous les dettes

Métiers de bouche : Les restaurateurs croulent sous les dettes

◆ 80% des restaurateurs ont connu une augmentation vertigineuse et critique de leur taux d’endettement.

◆ La FMF sollicite un programme d’accompagnement et d’assistance technique pour la revue des business model ainsi que l’intégration du commerce dans les programmes de digitalisation.

 

Par B. Chaou

 

Plusieurs secteurs continuent de subir la pression économique de cette crise sanitaire, et celui des métiers de bouche ne fait pas l’exception. Il se retrouve même en première ligne face aux mesures restrictives prises par les autorités pour limiter la propagation du coronavirus.

En cela, les restaurateurs continuent de s’acquitter de lourdes charges alors que leurs établissements sont fermés ou subissent des réductions d’horaires, et se retrouvent dans plusieurs cas limités à la vente à emporter. Les différentes parties prenantes tiennent compte des doléances du secteur, mais les mesures adoptées jusqu’ici semblent être insuffisantes.

«Nous sollicitons plus d’efforts et de mesures tangibles à l’instar de ce qui se fait dans certains pays étrangers, à travers des subventions pour la prise en charge des charges fixes, incluant loyers et masse salariale, ainsi qu’un abattement au niveau des engagements fiscaux. Nous sollicitons également des financements à faible taux, un programme d’accompagnement et d’assistance technique pour la revue des business model ainsi que l’intégration du commerce dans les programmes de digitalisation mis en place exclusivement pour les industriels afin d’accompagner la transformation et la mise à niveau de nos entreprises», explique Mohamed Elfane, président de la Fédération marocaine de la franchise et du commerce.

Selon les données fournies par la Fédération, 40% des professionnels ont été contraints de fermer ou de cesser leurs activités. Et le reste des restaurateurs prendra certainement la même décision si la situation actuelle est prorogée.

Le secteur continue de perdre énormément en chiffre d’affaires et croule sous le poids de la dette. Ce sont 50% des opérateurs qui ont perdu leurs revenus et supportent un taux d’endettement additionnel dépassant les 50% de leurs bénéfices. Une situation d’asphyxie qui ne serait plus supportable, selon les déclarations des professionnels.

 

«Le secteur est en situation de désarroi»

 

Deux questions à Mohamed Elfane, président de la FMF

 

Finances News Hebdo : Concrètement, quelles sont les mesures demandées aujourd’hui par les métiers de bouche afin de faire face à la crise ?

Mohamed Elfane: Suite aux décisions du Comité de veille économique, nous estimons que les actions et initiatives annoncées règlent majoritairement la problématique de la masse salariale, limitant les risques sociaux.

Néanmoins, nous devons reconnaître et affirmer que le chef d’entreprise dans le secteur de la restauration a subi de plein fouet l’impact de la crise et s’est efforcé de prendre en charge et respecter les engagements vis-à-vis des bailleurs, des salariés, des banques, de l’Etat…

Des chefs d’entreprise qui se retrouvent au bord de la faillite, et dont 80% ont connu une augmentation vertigineuse et critique en termes de taux d’endettement, de mobilisation des fonds propres, d’hypothèques des biens.

Nous proposons et préconisons dans ce sens une solution pour la problématique des charges locatives à travers une prise en charge d’un tiers par l’Etat, un tiers à supporter par le bailleur et l’autre tiers par le locataire, un abattement de plus de 75% sur toutes les taxes communales, ainsi qu’un passage du montant du crédit Relance à deux mois de chiffre d’affaires au lieu d’un mois, à l’instar des transporteurs et logisticiens.

 

F.N.H. : Quel est le risque anticipé pour le secteur si des mesures durables ne sont pas prises ?

M. E. : Nous tenons à mettre la lumière sur la situation insoutenable que subissent actuellement les restaurateurs au niveau national. Sachez que plusieurs d’entre eux ont été contraints de fermer et de cesser leurs activités. Le reste arrivera à suffocation sans l’intervention et la contribution des instances gouvernementales.

Cette situation mène les entrepreneurs et dirigeants au désarroi et présente aussi des risques inévitables au niveau économique et social.

 

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