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Régime de change : La pression très diplomatique du FMI

Régime de change : La pression très diplomatique du FMI

Tout va bien dans le meilleur des mondes ? En tout cas, le Maroc se porte bien et grâce aux yeux du tout-puissant Fonds monétaire international. C’est à peu près la vision que porte le FMI sur le Royaume, à l’issue des entretiens qu’il a eus avec les autorités marocaines relatifs à la consultation de 2017 au titre de l'article IV et à la troisième revue de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), approuvé en juillet 2016.

 Bonne croissance économique, hausse du crédit, inflexion de l’inflation, réserves de change à niveau confortable, un déficit budgétaire à 3% en 2018… : bref, le Maroc est parmi les bons élèves du Fonds, qui reste d’ailleurs optimiste quant à ses perspectives macroéconomiques. 

Mais le tableau n’est pas si rose. D’autant que l’économie marocaine prête le flanc à deux risques que n’ont pas manqué de mettre en relief les experts du FMI : la cadence d’exécution des réformes et les tensions géopolitiques à l’international qui peuvent notamment avoir un impact direct sur les cours mondiaux des produits énergétiques, dont le Maroc est grand importateur.

Les réformes justement, parlons-en ! Comme l’on s’y attendait, le FMI est revenu à la charge, d’une façon subtile, concernant notamment la flexibilité du Dirham. «La situation actuelle continue d’offrir une fenêtre d’opportunités pour entamer cette transition de manière progressive et ordonnée. Il serait donc approprié d’engager ce processus dès que possible» : ce sont en ces termes très diplomatiques que le chef de la délégation du FMI, Nicolas Blancher, s’est exprimé.

Une piqûre de rappel qui veut tout simplement dire, dans le langage feutré de cette institution, qu’il faut faire cette réforme. Une réforme bloquée, à la veille de sa mise en œuvre, par le gouvernement. Va-t-il la sortir des tiroirs après les recommandations, voire injonctions délicates du FMI ? Est-elle définitivement enterrée ? L’avenir nous le dira.

En attendant, le gouvernement El Othmani doit rouvrir d’autres fronts tout aussi importants, dont notamment la réforme du système de compensation, et celle très attendue des retraites. Sur ce dernier point, un pas a été franchi avec la réforme paramétrique. Mais cela reste insuffisant comme l’a d’ailleurs souligné la Cour des comptes dans son rapport qui vient d’être publié et dans lequel il recommande, entre autres de s’orienter vers la création d’un pôle public, de manière à asseoir une convergence vers un régime public viable et pérenne et d’unifier les règles de liquidation des pensions dans l’ensemble du secteur public. 

La question est maintenant de savoir si le gouvernement El Othmani aura le courage politique d’engager cette réforme profonde, tant les enjeux socioéconomiques sont importants. En tout cas, les syndicats veillent au grain.■

D. W.

FMI

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