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Loi de Finances 2021 : La course aux élections est lancée

 

Le projet de Loi de Finances 2021 se doit d'être un budget historique, inédit. Il doit permettre au Maroc de sortir d'une crise majeure jamais traversée où, pour la première fois, l'offre et la demande sont fortement chahutés par la pandémie. 
 

Comprenez par là que les entreprises et les ménages sont mis à rude épreuve et de manière simultanée, fragilisant au passage les conditions macroéconomiques du Royaume. L'endettement public va filer, le chômage va exploser et les entreprises seront et sont déjà nombreuses à mettre la clé sous la porte. 
 


Récupération politique 



Le plan de relance annoncé par le Souverain est de taille : 11% du PIB. Il en a donné les grandes lignes lors du discours du Trône et l'exécutif s'est ensuite penché sur les moyens de sa mise en œuvre, avant d'en assurer le "service après-vente" auprès du public et des représentants de la nation, à travers le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun.

Lequel a démarré depuis une semaine les longues séances de discussion avec les parlementaires pour l'adoption de la Loi de Finances 2021. Habituellement, les premières séances sont "idéologiques", on y échange des discours, parfois longs, très longs empreints de politique. L'idéologie est le maître mot : il ne s'agit pas encore de débattre des taux, des assiettes de cotisations et autres exclusions budgétaires.

Seulement voilà, en suivant ces débats, on se rend vite compte que plusieurs formations politiques ont déjà les yeux rivés sur les élections. Mohamed Benchaâboun a averti, dans chacun de ses discours durant cette semaine marathon, contre toute récupération politique des annonces du Souverain, soulignant que la politique politicienne doit s'écarter pour créer les conditions de la relance.

Ce qui a parfois gêné les équipes parlementaires de la majorité, le PJD en tête, dont certains membres veulent tirer vers eux le chantier de la généralisation de la couverture sociale, tant l'enjeu électoral est important. Les parlementaires de la majorité ont longuement soutenu que ce projet leur tient à cœur depuis longtemps et que le moment est propice pour enfin le mettre en œuvre, maintenant qu'il bénéficie d'un appui royal. Disons-le, la récupération politique de la généralisation de la couverture médicale constituerait un bon trophée pour le gouvernement.

Autre sujet longuement commenté, celui du quotient électoral. L'on sait que ce point divise le PJD et les autres formations. Les hostilités ont démarré dès le passage du chef de gouvernement devant la première chambre dernièrement, où il a accusé l'opposition de choisir le chemin de la facilité, et se sont poursuivies en commission des finances où, là aussi, le PJD a beaucoup parlé du quotient, bien loin du thème du PLF.

Les partis de l'opposition, PAM et Istiqlal notamment, ont également déballé le discours électoral classique durant ces premières séances, demandant aux Marocains de faire le bon choix en 2021. 

Un autre point a cristallisé les enjeux électoraux : celui de la contribution sociale de solidarité. Cette taxe qui touche la classe moyenne sera sans doute le théâtre de débats houleux les jours à venir. Si le gouvernement, par la voix du ministre des Finances, a essayé de faire passer cette taxe en avançant que 92% des salariés ne sont pas concernés, l'opposition y voit un manque de courage politique, arguant que ce sont, encore une fois, les mêmes qui sont poussés à la solidarité : fonctionnaires et salariés du privé.

Certains parlementaires ont suggéré de profiter de la crise pour élargir l'assiette et soulager la classe moyenne malmenée durant cette crise. 
Difficile de penser qu'une telle entreprise soit une réussite, calendrier électoral oblige.

 

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