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Lois électorales: Les discussions s’annoncent houleuses au Parlement

De profondes divergences existent même au sein des partis.

Le financement des formations politiques n’a pas bénéficié de l’intérêt escompté.

 

Par C. Jaidani

 

Sept mois nous séparent des prochaines élections législatives prévues fin septembre. Les préparatifs vont bon train pour cet événement très attendu. Sur le plan législatif, 4 lois organiques ont été adoptées lors du dernier Conseil des ministres. Ces textes visent notamment à parfaire le mode électoral, renforcer les garanties du scrutin, définir les règles régissant le soutien financier accordé aux formations politiques et enfin moraliser l’opération électorale en consolidant la transparence financière des campagnes électorales des candidats.

La nouvelle mouture assure une meilleure représentativité des femmes. Avec l’éviction de la liste des jeunes, la liste nationale est remplacée par des listes féminines régionales. Le passage de ces projets de loi au Parlement s’annonce houleux (les discussions démarrent cette semaine), surtout que certains partis ont affiché clairement des réserves. Le premier à se manifester est le PJD qui, dans un communiqué publié dernièrement, a exprimé son opposition au quotient électoral et son soutien pour la liste des jeunes. Le parti de la lampe estime que «cette expérience est un acquis important pour la pratique politique et démocratique. La présence des jeunes constitue une valeur ajoutée au travail parlementaire».

La même idée est soutenue par l’Istiqlal, qui a commencé une opération de lobbying auprès d’autres partis politiques pour voter contre cette décision qui sera, le cas échéant, «une régression par rapport aux acquis déjà réalisés». Le comité exécutif de la formation de la balance s’est exprimé ouvertement sur le sujet. Othmane Tarmounia, secrétaire général de la jeunesse de l’Istiqlal, a affirmé que la liste des jeunes (30 sièges) devrait limiter le rajeunissement de la classe politique au Parlement. Il précise que la mouture des textes de loi telle qu’elle sera présentée au Parlement, n’est pas la même que celle discutée entre les partis et le ministère de l’Intérieur lors de la conception des textes. Pour sa part, le Parti authenticité et modernité (PAM) a notifié son opposition à la liste des jeunes. Son secrétaire général a souligné que «l’accréditation des candidats se faisait sur la base des liens de parenté avec les dirigeants des partis sans prendre en considération leur compétence ni leur profil. Cela relève de la rente politique».

Cette position a poussé plusieurs députés de la formation au tracteur à quitter le parti. Ibtissam Azzaoui a affirmé à cet égard que «les décisions au sein du PAM sont prises sans concertation avec les militants ni les organes du parti. J’ai décidé de geler mes activités et de continuer d’exercer mon mandat de député».

Commentant ces événements, le politologue Mohamed Belmir a indiqué que «la discussion des lois électorales s’annonce houleuse, surtout qu’il existe de fortes divergences à ce sujet au sein même des partis». «Le quotient électoral et la liste des femmes et des jeunes s’accaparent l’essentiel des discussions, alors que les nouveaux textes apportent des mesures inédites dans l’histoire politique du pays, comme l’autorisation donnée aux partis pour collecter des dons», conclut-il

 

Quid des dons aux candidats ?
Les nouvelles lois électorales autorisent les partis politiques à recevoir des dons pour leur campagne. Les ONG de protection des deniers publics et d’autres militants politiques indépendants et de la société civile n’ont pas caché leurs inquiétudes, estimant que cette initiative risque de biaiser le jeu démocratique et concrétiser le diktat de l’argent au détriment de l’éthique politique. Le pouvoir des notables, déjà dominant dans les régions et le milieu rural, sera renforcé et peut impacter les prochains scrutins.

 

 

 

 

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