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Maroc : Le tourisme interne, un quatrième joker pour sauver l’activité

Maroc : Le tourisme interne, un quatrième joker pour sauver l’activité

 Le tourisme marocain 3 à 4 fois plus touché que les pays de l’OCDE. 

 Le tourisme interne sauvera en partie la mise.

 La nécessité de soutenir la consommation interne et de mobiliser l’énorme potentiel du tourisme émetteur.

 

Par Bouhoute Zoubir, directeur du Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate

 

Le Coronavirus continue sa propagation augmentant à près de 5 millions le nombre de personnes contaminées et causant la mort de près de 320.000 personnes dans le monde.

La fermeture des  aéroports, la suspension des voyages et le confinement de la majorité de la population mondiale sont des mesures qui ont été prises par la majorité des pays, causant ainsi un ralentissement de l’activité économique et annonçant le début d’une grande récession.                 

Alors que le FMI anticipait mi-avril une récession du PIB mondial  limitée à 3%, le cabinet Oxford Economics annonçait le 15 mai une chute du PIB de 4,8 %, la Commission européenne a prévu  de son coté  -7,7% pour la zone Euro, tandis qu’au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre prévoit une chute de 14% du PIB cette année.

Un risque de perte d’1,2 milliard d’arrivées, 1.200 milliards d’USD de recettes et 120 millions d’emplois

Le secteur du tourisme, qui contribue à 10,4% du PIB mondial, est sans aucun doute le secteur le plus touché par cette crise. Ainsi, après 10 ans de croissance, avec des arrivées record culminant à 1,5 milliard en 2019 et 1,5 milliard de dollars US de recettes, ce secteur semble plonger dans une crise sans précédent. 

Après une première évaluation, le 27 mars 2020, d’une  baisse de  20% à 30% en termes d’arrivées et de 300 à 450 milliards de dollars US en termes de recettes, l’OMT a revu ses chiffres à la hausse en publiant un communiqué le 7 mai dans lequel elle affirme que les arrivées de touristes internationaux pourraient baisser de 60 à 80% en 2020, ce qui se traduirait par une diminution des recettes dans des proportions comprises entre 910 et 1.200 milliards d’USD et menacerait  directement de 100 à 120 millions d’emplois. 

Le secteur du transport aérien risque de subir de graves conséquences; les prévisions de perte du CA ont été revues à maintes reprises à la hausse.

 De 29,3 milliards de dollars US en février, les prévisions ont été ensuite portées à 113, 252 et 314 milliards de dollars US, soit une chute de 55% par rapport à 2019. 

 

Le tourisme marocain 3 à 4 fois plus touché que les pays de l’OCDE 

La crise affectera certes toute l’économie mondiale, son impact cependant ne sera pas de la même intensité dans tous les pays en raison notamment de l’importance des plans de relance mis en place et des sommes colossales mobilisées. 

Le cumul d'un plan de relance annoncé fin mars et d'un plan d'aide aux PME et aux hôpitaux adopté fin avril aux Etats-Unis s’élève à 2.700 milliards d’USD. 

L'Union européenne devrait mobiliser, de son côté, 1.000 milliards d’euros en plus d’un ensemble de mesures faisant aussi appel à l'investissement privé pour un total de 2.000 milliards. 

L’Allemagne a adopté fin mars un plan de près 1.100 milliards d'euros, tandis que la France a mis en place des prêts garantis par l'Etat pour 300 milliards et un plan d'action pour 110 milliards, 18 milliards d’euros pour le tourisme.

Aussi, compte tenu de la structure de l’activité touristique de chaque destination, les pays de l’OCDE pour qui le tourisme interne représente en moyenne 75% des dépenses du tourisme intérieur seraient moins touchés que le Maroc, dont l’activité dépend à plus de 78% du tourisme international (Chiffres de 2019). 

Le graphique n°1 confectionné à partir des chiffres  publiés dans «Faits saillants tendances et politiques du tourisme de l’OCDE 2020», renseigne sur l’importance du tourisme interne dans les pays de l’OCDE. 

Ainsi, l’Allemagne, dont la part du tourisme interne dans la dépense globale représente 85%, sera (toutes choses égales par ailleurs) moins touchée que les Etats-Unis d’Amérique (83%), encore moins que le Royaume-Uni (81%), le Canada (78%) ou l’Australie  (74%).

 

Graphique 1 : Part des dépenses du tourisme interne dans la dépense du tourisme intérieur par pays

Maroc : Le tourisme interne

Source : Tendances et politiques du tourisme de l’OCDE 2020 © OCDE 2020

 

L’analyse de l’activité touristique des pays de l’OCDE, considérés également parmi le Top 10 mondial, en termes d’arrivées de nuitées et/ou de recettes touristiques, fait apparaitre le rôle déterminant joué par le tourisme interne tant au niveau des arrivées que de nuitées. 

La France première destination touristique avec 89 millions d’arrivées internationaux en 2018, avait reçu 82 millions de touristes internationaux en 2012 et compatit 198 millions de touristes nationaux pendant la même année.  

 

Graphique N°2 : Arrivées du tourisme international et du tourisme interne

Maroc : Le tourisme interne

Source: Tendances et politiques du tourisme de l’OCDE 2018

 

D’un autre côté, le volume global des nuitées passées en 2016, par les touristes nationaux dans les hôtels et hébergement assimilés (HEA), renseigne sur l’importance du tourisme interne dans les pays développés. 

La part de ces nuitées avoisine 60% en Allemagne, 50% au Royaume-Uni, 40% en Italie contre moins de 3% seulement au Maroc (Cf graphique n°3).

 

Graphique N°3 : Nuitées en millions de touristes nationaux par type d’hébergement et par pays 

Maroc : Le tourisme interne

Source: Tendances et politiques du tourisme de l’OCDE 2018

 

Le constat est sans appel. Il est impératif que le Maroc révise son modèle de développement touristique. Le recours aux nationaux ne doit pas être considéré comme un simple palliatif au moment des crises, jetable dès la reprise des arrivées internationales. 

Il doit constituer le noyau dur de la future stratégie touristique. Le tourisme interne, que la stratégie (visions 2010 et 2020) a délibérément délaissé (nous y reviendrons), est aujourd’hui sollicité pour sauver le secteur.

 

Le tourisme interne a toujours dynamisé l’activité du secteur au Maroc  

Au début des années 2000, le secteur du tourisme allait vivre l’un de ses épisodes les plus cauchemardesques. Le  11 septembre 2001, 4 avions ont été détournés par des terroristes, deux ont percuté le World Trade Center, un s'écrase sur le Pentagone et un s'écrase au sud-est de Pittsburgh, en Pennsylvanie : bilan 2.977 morts et 6.291 blessés.

Cet attentat est venu rappeler que, désormais, le terrorisme est un phénomène avec lequel il faut composer, d’autant plus qu’au cours des années 90, 25 attentats perpétrés dans 9 pays ont causé 760 morts et 6.980 blessés. Les plus importants sont  sans doute les deux attaques du 7 août 1998, visant les ambassades des Etats-Unis d’Amérique en Tanzanie et Kenya, causant la mort de 224 personnes et 4.000 blessés.

Entre 2002 et 2003, le SARS a affecté  en six mois une trentaine de pays et infecté près de 10.000 personnes. L'épidémie a fait 774 morts dans le monde et aurait coûté quelque 54 milliards de dollars suite à la chute des revenus touristiques, selon les estimations de l'OMS.

La conjugaison de ces événements a eu un impact négatif sur l’activité touristique au Maroc.

Les arrivées des touristes étrangers sont passées de 2,28 millions en 2000 à 2,25 millions en 2001 puis 2,22 millions en 2002, avec une stagnation du chiffre en 2003. Les nuitées des touristes étrangers ont aussi enregistré des régressions, en passant de 11,27 millions en 2000  à  10,29  millions  en 2001, puis à 8,87 millions en 2002.

 

Printemps 2003 : La première édition de Kounouz-Biladi

Pour faire face à cette crise, les responsables marocains ont fait appel aux nationaux pour sauver le secteur; et la première opération de Kounouz-Biladi fut organisée sur une durée d’un mois, du 14 avril au 18 mai 2003, suivie d’une deuxième vague l’été 2003. 

Cette  première édition, qui fut contrecarrée par ailleurs par un attentat terroriste perpétré à Casablanca le 16 mai 2003 (45 morts et une centaine de blessés), n’a pas pu atteindre au cours de sa première année les résultats escomptés, notamment à cause du faible degré d’adhésion des professionnels (environ 15% des hôtels classés et des agences de voyages).

Les nuitées des nationaux n’ont progressé que de 4,72% en 2003 contre 5,8% en 2002. Cependant, avec l’adhésion significative des agences de voyages à l’été 2004, les choses se sont améliorées. Le volume des nuitées des résidents a en effet progressé de 7,52% en 2004 contre 4,72 % en 2003.

Entre temps, le volume des nuitées des touristes étrangers est passé  à 10,30 millions en 2004 (+21,03%), 12,26 millions en 2005 (+19,03%) et  13,35 millions  (+8,89%) en 2006 , tandis que le volume des nuitées des résidents  n’a progressé que de  3,50%  en 2005 et 0,68% en 2006 et la campagne semble abandonnée.

 

Printemps 2009 : Kounouz-Biladi revient ! 

A partir de 2007, les signes de la crise financière des Etats-Unis d’Amérique commencent à se faire sentir, le taux de croissance des nuitées des touristes étrangers s’établit à +2,62% seulement en 2007, avant de descendre à (- 4,60 %) en 2008 et (-4,21%) en 2009.

Les touristes nationaux continuent par contre d’améliorer leurs performances en enregistrant des taux de croissance de +7,05%, +6,27% et + 9,73% respectivement en 2007, 2008 et 2009. 

On décida donc au printemps 2009 de lancer la deuxième édition de Kounouz-Biladi en introduisant quelques changements (pour dissimuler probablement les dérives de la première version).

La nouvelle version est désormais étalée sur toute l’année, avec le doublement du nombre d’hôtels adhérents et l’augmentation de l’offre à 8.000 lits à l’échelle nationale.          

La première version de Kounouz-Biladi était limitée dans le temps, avec deux vagues, la première  coïncidait avec  les vacances du printemps (Un mois à cheval entre avril et mai) et la deuxième vague à l’été. 

En 2009, le volume des nuitées des résidents a progressé de +9,73% pour atteindre 3,72 millions de nuitées et de + 9,41% pour atteindre 4,07 millions en 2010, ce qui représente à peine 56,5% de l’objectif des 7,2 millions de nuitées prévues dans le cadre du plan Biladi (voir plus loin).

Pour les années suivantes, les nuitées des résidents ont progressé de +10,59% en 2011, +10,02% en 2012, +4,86% seulement en 2013. Le volume des arrivées des MRE a nettement progressé en passant de 1,95 million en 2000 à 2,7 millions en 2004, puis à 4,38 millions en 2010.

Il apparait donc très clair que grâce à l’évolution substantielle des arrivées des MRE, qui ont contrecarré les baisses des arrivées des touristes internationaux, ainsi qu’au dynamisme du tourisme national le secteur a pu résister et dépasser les zones de turbulence avec un minimum de dégâts.

La progression soutenue du volume des nuitées des nationaux tout au long de la période 2000-2010 a permis de faire passer leur nombre de 2,27 millions en 2000 à 4,07 millions en 2010 (+1,8 million de nuitées, +79% de croissance sur toute la période), alors que les nuitées des touristes étrangers sont passées de 11,27 millions en 2000 à 13,95 millions en 2010, (+2,68 millions de nuitées, +24% de croissance sur toute la période).

La part des nuitées des résidents sur le volume total est passé de ce fait de 16,77% en 2000 à 22,59% en 2010.

 

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Eté 2012 : Et de trois pour Kounouz-Biladi !

Le 28 avril 2011, un attentat à la bombe actionnée à distance a visé  le café Argana situé à la place Jemaa El-Fna à Marrakech.

Cet acte terroriste perpétré dans la ville symbole du tourisme marocain pendant une période de haute saison et ayant fait 17 morts et 20 blessés de nationalités différentes prédisait le plongeon du tourisme marocain dans une nouvelle crise. Les nuitées des touristes étrangers ont enregistré une baisse -11,03 % en 2011, après avoir enregistré +11,42% en 2010; en 2012 l’évolution n’était que de +1,05 % seulement. 

Le plus inquiétant était sans doute la régression continue des recettes provenant du tourisme international : celles-ci sont passées de 58,9 milliards de dirhams en 2011 à 57,8 milliards de dirhams en 2012, puis à 57,6 milliards de dirhams en 2013.

Parallèlement, l’évolution des nuitées des résidents s’est située à +4,86% seulement en 2013, au lieu de +9,73% en 2009, +9,41% en 2010, +10,59% en 2011 et  +10,02% en 2012. 

La recette n’est plus à deviner : l’appel au secours des nationaux. Cette fois ci, les professionnels «semblent» déterminés à «se réconcilier» avec le touriste national qui ne doit plus être  considéré comme un simple palliatif. 

Tirant les leçons des «échecs passés» et dans l’attente de finaliser une nouvelle stratégie pour le tourisme national en  2013,  les professionnels annoncent cette fois-ci que des packages sur 5 ans seront proposés via un site Internet (kounouzbiladi.ma), qui permettra à la fois de procéder à des réservations et de découvrir les bons plans.

Les résultats restent très mitigés, les nuitées ont évolué (probablement en mode de pilotage automatique) d’une manière irrégulière sur toute la période : +4,86% en 2013, +2,45% en 2014, +11,03% en 2015, +11,13% en 2016, +7,74% en 2017, +1,23% en 2018 et + 9,75% en 2019. 

On doit signaler cependant que chaque fois que les nuitées des touristes étrangers reprennent, l’évolution des nuitées des résidents diminue. En 2017 et 2018, les nuitées des touristes étrangers ont progressé respectivement de +18,45% et +11,74%, alors que les nuitées des résidents n’ont progressé que de +7,74% en 2017 et + 1,23% en 2018, contre une évolution de +11,03% en 2015 et +11,13% en 2016.

Ainsi, tout compte fait, durant la période 2010-2019, le tourisme national a pu dynamiser l’activité du secteur, le volume des nuitées des nationaux étant passé en effet de 4,07 millions à 7,84 millions (+3,78 millions de nuitées, +82% de croissance sur toute la période), alors que les nuitées des touristes étrangers sont passées de 13,95  millions en 2010 à 17,41 millions en 2019, (+3,46 millions de nuitées, +24% de croissance sur toute la période). 

La part des nuitées des touristes nationaux est passée de ce fait de 22,59% en 2010 à 31,05% en 2019 et la part de la consommation interne dans le volume global s’est améliorée en passant de 21,97% en 2010 à 22,39% en 2019. 

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En définitive, en vingt ans d’activité, entre 2000 et 2019, le nombre d’arrivées des MRE est passé de 1,95 million à  5,89 millions d’arrivées, soit +3,94 millions en chiffre absolu et +202% de progression sur une toute la période. 

Le nombre d’arrivées des touristes étrangers en séjour est passé de 2,32 millions à 7,04 millions durant la même période, soit +4,72 millions d’arrivées  (+ 203% par rapport à 2000).

La progression la plus spectaculaire a été observée au niveau des nuitées des nationaux qui sont passées de 2,27  millions en 2000 à 7,84 millions en 2019, soit plus 5,57 millions de nuitées correspondant à une progression de 245% entre 2000 et 2019. 

Les nuitées des touristes étrangers n’ont progressé que de 54% pendant toute la période, puisqu’elles sont passées de 11,27 millions en 2010 à 17,41 millions en 2019.

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Pourtant, le tourisme interne semble être le grand oublié de la vision 2010 malgré les orientations du Discours Royal : «Ils doivent également accorder une importance extrême à l’encouragement et à l’intégration du tourisme intérieur qui connaît une reprise remarquable depuis quelques années, et ce en mettant en place des établissements hôteliers répondant aux besoins et attentes du touriste marocain et à la portée de toutes les catégories sociales». 

En effet, bien que l’objectif visait le doublement du nombre des touristes nationaux hébergés en hôtels classés en le portant de 1,2 million en 2000 à  2 millions en 2010, alors que le volume des touristes étrangers devait être porté de 2,32 millions en 2000 à 9,22 millions en 2010 (taux de progression annuel de 15%), aucune mesure concernant la mise en place d’infrastructure d’hébergement adaptée au citoyen marocain n’a été préconisée.

Les concepteurs se sont limités à proposer des produits spécifiques «attrayants» (formules week-end, semaine, package tout compris) commercialisés à des tarifs promotionnels et supportés par une campagne nationale de promotion en direction des nationaux.

Etant entendu qu’une étude sur le développement du tourisme national lancée en juillet 2000 serait achevée au plus tard avant fin mars 2002, d’après l’accord-cadre de la vision 2010.

La version 2020 n’a fait qu’entériner le plan Biladi lancé en 2007 (à moins de 3 ans de 2010) prévoyant une capacité litière additionnelle de 30.000 lits dont 19.000 lits en campings et 11.000 unités en résidences hôtelières horizontales, répartis sur huit nouvelles zones touristiques intégrées d’une superficie allant de 25 à 45 hectares chacune.

En termes d’activité, ce plan prévoit d’atteindre 7,2 millions de nuitées à l’horizon 2010 (contre 4 millions en 2000 et 5,9 millions en 2003) et plus de 9 millions de nuitées en 2015.

Or, treize ans après la présentation du Plan Biladi, le taux de concrétisation sur ce segment situerait à moins de 30 % : sur les 8 stations initialement prévues, deux seulement ont pu voir le jour avec des années de retard par rapport aux délais de livraisons prévus, deux autres sont toujours en cours de construction, une station a été abandonnée à cause du foncier et 3 autres cherchent toujours preneurs. 

Cette offre limitée de structures d’hébergement adaptées aux citoyens marocains a limité, d’une part, l’accès des nationaux aux établissements touristiques classés, ce qui s’est traduit par un pourcentage très faible des nuitées passées dans les hébergements classées (3% du potentiel total), limitant ainsi la recette du tourisme interne à 7 milliards de DH en 2019, sachant que la consommation du tourisme interne est estimée à 22,7 milliards de DH en 2019, (avec une part marchande  estimée a 31%).  

De ce fait, les Marocains ont multiplié leurs voyages vers d’autres destinations touristiques présentant probablement des offres très compétitives. 

Le tourisme émetteur est devenu un facteur d’éviction du segment du tourisme interne en le privant de parts considérables. 

Son volume ne cesse de se développer, passant presque du double au triple des dépenses par rapport au  tourisme interne  entre 2010 et 2019. 

Les Marocains auraient dépensé plus de 125 milliards de dirhams dans leurs voyages à l’étranger durant la période 2000-2019, alors que la recette du tourisme interne marchand se situerait à  63 milliards de dirhams durant cette période (environ 6,3 milliards de DH/an).

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En conclusion, les nationaux vont certainement contribuer à amortir le choc d’une chute libre du secteur comme ils l’ont toujours fait. 

Le volume de récupération dépendra des délais de l’état d’urgence sanitaire et des mesures de relance qui seront mises en place.  

Les actions doivent concerner à très court terme la mobilisation de la consommation interne, dont la part marchande doit dépasser les 50%, ainsi que la mobilisation du grand potentiel que représente le tourisme émetteur. 

Le tableau de simulation basé sur les chiffres de 2010 à 2019 fournit plusieurs options qui peuvent servir de base pour les projections futures : les recettes du tourisme touristique varient entre 7 milliards de DH (chiffre approximatif de 2019) et 31,4 milliards de DH, avec une hypothèse de mobilisation de 75% de la consommation interne et la récupération de 75% du volume du tourisme émetteur (chiffre de 2019).  

 

Les nationaux vont certainement servir de 4ème Joker pour sauver l’activité du secteur (après ceux déjà servis en 2003, 2009 et 2012). Après quoi, il faut redistribuer les cartes pour une nouvelle partie et revoir les règles du jeu.

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