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Casablanca : Saison hivernale et risques d’inondations

Casablanca : Saison hivernale et risques d’inondations
  • Cet hiver, tout semble indiquer que nous nous acheminons vers d’autres catastrophes de ce type, somme toute prévisibles, donc évitables si des mesures drastiques sont prises pour limiter les dégâts des eaux dans de nombreux quartiers de la ville de Casablanca


La saison des pluies est déjà là. Elle arrive avec son lot de dégâts habituels dans une ville comme Casablanca, où malgré la terrible alerte de 2020, rien ne semble avoir été fait pour préparer cette saison hivernale où les risques d’inondations restent majeurs. En effet, si Casablanca est construite sur le lit d’un fleuve souterrain qu’est l’Oued Bouskoura, ce qui génère de graves inondations, chaque année, surtout depuis une décennie avec le changement climatique qui frappe de plein fouet notre pays, il faut également prendre en compte les grands changements que connaît la capitale économique, notamment le creusement de plusieurs tunnels de circulation qui sont autant de pièges à eau, par temps d’averses, ce qui fut le cas en 2011 et en 2020 avec des routes coupées et des zones entières inondées.
 
Cet hiver, tout semble indiquer que nous nous acheminons vers d’autres catastrophes de ce type, somme toute prévisibles, donc évitables si des mesures drastiques sont prises pour limiter les dégâts des eaux dans de nombreux quartiers de la ville de Casablanca, de Sidi Moumen à Lissasfa, en passant par Ain Sebaa, Hay Mohammadi, Derb Sultan, Al Fida, Sidi Bernoussi, Ahl Loghlam, Ain Harrouda, Hay Hassani, Sidi Maarouf, Al Oulfa. Mais aussi l’ancienne médina, où de très nombreuses maisons menacent ruine et risquent de s’effondrer, comme cela est le cas chaque hiver, avec des morts et des sans-abris dont le nombre grossit chaque année. 
 
Selon de nombreux observateurs et urbanistes à Casablanca, outre le grave cas de l’Oued Bouskoura, dont le cours souterrain grossit chaque année, il est urgent de mettre en place une réelle politique de gestion des intempéries dans la capitale économique du pays qui, chaque année, se révèle plus vulnérable et fragile. On l’a bien constaté cette dernière décennie : il suffit aujourd’hui d’une averse pour que toute la ville prenne l’eau de toutes parts, offrant des spectacles catastrophiques, coupant des zones entières du reste de la ville et occasionnant des dégâts irréversibles. 
 
On le voit très bien : Casablanca est une ville qui court de nombreux dangers, d’abord à cause de sa géographie et de sa situation sur la carte du pays; ensuite elle est sujette à de nombreuses fragilités, avec l’urbanisation anarchique, des chantiers à n’en plus finir et des décisions hâtives et illogiques qui, aujourd’hui, mettent la mégapole dans une très mauvaise posture face au climat fluctuant et aux risques de graves intempéries et autres catastrophes naturelles.
 
En cela, les responsables de la gestion de la ville doivent prendre les devants et agir en amont, sans attendre que le mal soit fait pour constater les dégâts et réagir par des communiqués, ou encore mieux par le silence face au désarroi des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer dès que Dame nature se déchaîne. Il s’agit donc pour les autorités locales de prendre le taureau par les cornes et anticiper un hiver qui s’annonce pluvieux, et donc dangereux. 
 
 
Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste.

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