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Focus sur les relations sino-africaines

Focus sur les relations sino-africaines

 

Il existe très peu d’informations sur les premières relations sino-africaines, mais on peut citer le célèbre voyageur marocain Ibn Battouta qui, au 14ème siècle, voyageait en plusieurs points en Chine. 

 

Avant la Seconde Guerre mondiale, aucune relation n’a été véritablement établie entre le continent africain et l'Empire du Milieu. 

Mais en quête d’alliés pour les années futures, la République Démocratique de Chine se tourne vers un continent en plein développement : l’Afrique, et elle a eu raison de le faire.

Des années 50 aux années 70, les relations entre l’Afrique et l’Occident se dégradèrent fortement à cause de la décolonisation. 

Pour éviter de perdre les aides reçues de l’Occident, qu’elles soient financières ou militaires, les Africains acceptèrent de coopérer avec les Chinois. 

La Chine était attentive aux problèmes des pays africains et aida une grande majorité d’entre eux dans leur développement, comme au Kenya avec la construction d’une ligne de chemin de fer entre Nairobi et Mombasa. 

Au fil des années, la Chine devint le premier partenaire de l’Afrique avec plus de 190 milliards de $ en import-export, premier créancier du continent africain, et un peu plus de 10 000 entreprises chinoises se sont établies en Afrique. 

Toutefois, les prêts accordés par la Chine ont contribué à faire grimper la dette de certains pays africains, comme le Mozambique qui a vu sa dette augmenter de 51% du PIB en 2013 à plus de 100% du PIB en 2017. Et le Mozambique n’est guère le seul pays dans ce cas, et plusieurs pays se sont retrouvés dans la même situation : ne plus pouvoir rembourser les prêts à la Chine. 

Mais pourquoi la chine accepte-t-elle de financer et de prendre ce risque ?

La raison est simple : elle est purement économique et politique. Lorsqu’un pays demande un prêt à la Chine, cette dernière fait signer dans le contrat des clauses de sûretés. 

C'est-à-dire que quand le pays se trouve dans l’incapacité de rembourser son prêt financièrement, il peut le rembourser par le biais de matières premières ou par des infrastructures. La deuxième raison est politique : la Chine veut créer un nouvel ordre mondial où elle serait la nouvelle puissance hégémonique, en plus de l’utilisation du Soft Power. 

L’utilisation de cette nouvelle arme, «le Soft Power», permet à la Chine de conquérir le cœur des Africains à travers des instituts culturels comme les instituts Confucius, l’installation des premiers bureaux africains de la CCTV (chaîne de télévision chinoise) au Kenya ou en renforçant son affirmation militaire grâce à une base implantée à Djibouti, aux côtés de la France, des États-Unis, de l’Italie et du Japon. 

Mais les relations sino-africaines n’en restent pas là, surtout avec la Nouvelle route de la soie (ou Belt and Road Initiative). Impliquant une centaine de pays représentant 40% du PIB global et 65% de la population mondiale, c’est l’un des plus gros projets commerciaux jamais réalisés de nos jours. 

Créée par la Chine, la Nouvelle route de la soie est un projet de liaisons maritimes et terrestres qui a pour but de recréer l’ancienne route de la soie. Pur produit du nouveau cadre de référence pour la mondialisation, la Chine espère redorer son image avec ce projet faramineux. 

Mais où vont-ils trouver les financements nécessaires pour ce projet pharaonique, allez-vous me demander ?
Son coût s'élèverait à plusieurs billions de dollars et deux nouvelles banques ont été créées pour soutenir le projet :

la Banque de Développement et la Banque Asiatique d'Investissement pour les infrastructures (AIIB). Différentes actions ont déjà été menées, comme le développement de l’infrastructure portuaire au Sri Lanka ou encore le développement des gazoducs en Asie centrale qui va concerner trois pays : Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizistan.
Je vais me contenter de deux actions pour juste vous montrer l’envergure du projet.

En 2020, ce projet a été freiné par la pandémie de la Covid-19. Certes, les financements se font plus petits, mais restent quand même conséquents: les investissements menés par la China Development Bank passent de 75 à 4 milliards de dollars entre 2019 et 2020 et de 30 à 9 milliards en Afrique en 2020.  

Certes, je pourrais vous parler des finalités politiques et économiques de la présence chinoise en Afrique sous l’ère Mao ou encore du Mouvement des non-alignés, avec l’altermondialisation et son libéralisme économique.

Hachem Kinana

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