L’Europe a faim. Très faim. Tellement faim que l’UE autorise la consommation de plus en plus d’insectes pour palier les manques en farines normales et d’autres denrées alimentaires de plus en plus rares dans le Vieux continent. Et c’est à la demande d’une entreprise (la société vietnamienne Cricket One), que l’UE vient d’autoriser “l’intégration de farine dégraissée de grillon à des aliments”.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
En effet, le grillon domestique était déjà autorisé à la vente depuis 2022, congelé, séché ou en poudre. Ce qui est nouveau, c’est la poudre de grillon domestique partiellement dégraissée qui, comme le précise la Commission, «pourra être intégrée à une série de produits tels que petits pains, biscuits, sauces, confiseries ou boissons telles que la bière. Cette autorisation vaut pour une durée de cinq ans, et ne concerne que Cricket One, à moins qu’un autre demandeur n’obtienne ultérieurement une autorisation».
Donc, depuis le 3 janvier 2023, la Commission européenne a autorisé l’inclusion de poudre de grillon dans un certain nombre de préparations, telles que : les pains, les biscuits secs, les barres de céréales, les sauces, les pizzas, les plats à base de légumineuses et de légumes, les substituts de viande, les soupes, la bière et autres boissons similaires, les fruits à coque et oléagineux et les confiseries au chocolat. Ce n’est là qu’une première liste qui pourra être allongée pour intégrer d’autres aliments.
Pour de nombreux observateurs de tous les pays européens, c’est là le plus gros scandale alimentaire du XXIe siècle, et ce, pour au moins trois bonnes raisons :
- D’abord, les insectes sont remplis de parasites et généralement porteurs de maladies très dangereuses comme l’E.Coli, les streptocoques ou la klebsielle.
Des maladies qui peuvent faire de très nombreuses victimes, surtout chez les personnes âgées et chez les enfants. C’est ce que nous rappelait déjà une étude parue en 2019, tirant la sonnette d’alarme sur les possibles dégâts d’une telle dérive alimentaire.
- D’un autre côté, il faut insister sur la capacité des grillons à causer des allergies graves. Un danger tenu pour sérieux par les autorités. Sans oublier que leur consommation régulière ne correspond en rien à un régime sain.
- Sur un autre plan, force est de constater que, comme pour le reste de la nourriture traitée en usine, on ne peut avoir aucune confiance dans l’agro-industrie, ni pour le traitement des insectes, ni pour l’étiquetage. «En somme, les insectes pourront manger des charognes ou des plastiques et être incorrectement vermifugés; il sera presque impossible d’établir le lien entre la consommation et les maladies qu’elles causent. D’autant qu’il y a tellement de produits agro-industriels sur le marché que toutes les fraudes seront possibles, comme remplacer des grillons par des insectes encore moins sains. Pire encore, les industriels qui ne fraudent pas sont désavantagés. Pour preuve, on nous fait bien passer systématiquement du sirop de glucose pour du miel bas de gamme…», précise le docteur Thierry Schmitz. En effet, il faut préciser que la seule chose qui protégeait encore le consommateur de la nourriture à base d’insectes était le tabou qui l’auréolait. Mais depuis que l’UE avait autorisé la consommation d’insectes comme tels, et grâce aux médias grand-public appartenant à des milliardaires qui ne mangeront jamais ce type d’aliments mélangés à des insectes, ce pas irréversible a été allègrement franchi. Ce qui fait, que dorénavant, toute nourriture va devenir suspecte, jusqu’au pain que l’on trouve dans les boulangeries et qui est aussi mélangé à d’autres substances pour le moins douteuses.
Pour de nombreux lanceurs d’alerte, le premier but, en mélangeant des insectes dans la nourriture normale, «est de faire accepter aux gens des goûts qui ne sont pas les goûts des vrais aliments, et ainsi de fausser l’instinct des consommateurs vis-à-vis de ce qui peut être bon pour la santé humaine», ajoute le docteur Schmitz. Avec un objectif bien clair : faire en sorte que toute la nourriture de supermarché soit concernée par ces farines issues des insectes et autres bestioles.
Pire, le 31 janvier 2023, une députée française a même osé proposer de légaliser la transformation des cadavres humains en engrais ! Bien sûr, avant qu’il ne devienne obligatoire de moudre des corps humains pour en faire de l’engrais, la députée propose de faire une loi pour en donner «la possibilité à ceux qui le souhaitent»…