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Importation de déchets européens au Maroc : Benali se défend face à la polémique

Importation de déchets européens au Maroc : Benali se défend face à la polémique

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leïla Benali, fait face à une avalanche de critiques après avoir donné son feu vert à l’importation au Maroc de 2.680.950 tonnes de déchets, en provenance de six pays européens, à savoir la France, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Suède et la Norvège. 

Sur la toile, la décision a suscité une vive indignation, en particulier chez les acteurs associatifs, qui ont condamné et rejeté fermement «la transformation du Maroc en décharge des pays européens». 

Dans un communiqué parvenu à LaQuotidienne, le collectif Ecolo plateforme du Maroc du Nord (Ecoloman) se dit surpris de la décision de la ministre autorisant l’importation de plus de deux millions et demi de tonnes de pneus usés et de déchets ménagers de l’Europe. Et de souligner que cette opération est en contradiction avec la Constitution marocaine, qui stipule le droit du citoyen de vivre dans un environnement sain, ainsi qu'avec les lois et stratégies adoptées par le Maroc pour préserver l'environnement, le modèle de développement durable et la transition énergétique équitable.

Pour rappel, le Maroc a adopté un ensemble de lois, de décrets d'application et de stratégies pour préserver l'environnement et le développement durable, tels que la loi n°12-99 relative à la Charte nationale de l'environnement et du développement durable, la loi n°03-11 relative à la protection et à la réhabilitation de l'environnement, la loi n°03-12 relative aux études d'impact sur l'environnement, la loi n°03-13 relative à la lutte contre la pollution de l'air et la loi n°00-28 relative à la gestion des déchets et à leur élimination. 

«Malgré cet arsenal juridique destiné à atteindre les objectifs fixés en matière de préservation de l'environnement et de développement durable, Leila Benali a décidé d'autoriser l'importation de ces déchets, en dépit de leur impact négatif sur l'environnement et la santé des citoyens. Sans oublier que la capacité du Maroc à recycler les déchets locaux ne dépasse pas 10% de la production nationale. Par ailleurs, brûler des pneus usés pour produire de l'énergie est une méthode non écologique qui contribue à la pollution de l'air et à l'émission de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone, qui est à l'origine du changement climatique», explique Mohamed Benata, coordinateur d’Ecoloman et président de l'Espace solidarité et coopération de la région de l'Oriental. 

En réaction à cette polémique, le ministère a relevé dans un communiqué rendu public mardi, que l'importation des déchets «non dangereux» est encadrée par les dispositions de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, telle que ratifiée par le Maroc, et réglementée par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.

«Le commerce international des déchets non dangereux est soumis à une forte concurrence entre les entreprises internationales spécialisées et les autres acteurs de ce secteur, notamment avec le développement croissant du recyclage et de la réutilisation des déchets dans le cadre des économies verte et circulaire», a précisé la même source. Et d’ajouter que le Maroc fait partie des pays qui profitent de ce marché international en important des déchets plastiques, ferreux et des roues en caoutchouc déchirées afin de les recycler et de les valoriser comme matière première ou complémentaire dans les domaines industriels et énergétiques. 

S’agissant des risques sanitaires et environnementaux, le département de Laila Benali avance que «le Maroc se focalise sur l'importation des pays européens disposant d'une haute qualité des systèmes et des outils de tri et de traitement des déchets, ce qui garantit un produit sans impact nuisible sur l'environnement et la santé des citoyens. Le Maroc est aussi considéré parmi les pays avec un faible taux de déchets importés (déchets non dangereux) par rapport à d'autres pays ayant le même niveau économique». Et de poursuivre que la délivrance des autorisations pour importer des déchets non dangereux est soumise à une procédure administrative minutieuse et stricte. 

 

Par M. Ait Ouaanna

 

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