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Un homicide d’Etat algérien

Un homicide d’Etat algérien

L’exécution de sang-froid de vacanciers franco-marocains dans les eaux territoriales algériennes continue de susciter une énorme vague d’indignations et d’incompréhensions. L’émotion est globale et l’onde de choc de ce crime a provoqué des réverbérations internationales.

 

Par Mustapha Tossa 

Longtemps muet, le régime algérien a fini par reconnaître ces faits criminels, tentant de les enrober par un maladroit halo sécuritaire, essayant de présenter cet assassinat comme une bavure involontaire. Ces justifications alambiquées ne convainquent personne. Elles laissent la certitude d’un homicide volontaire, froidement exécuté avec des messages politiques clairement identifiés.

Bien avant la communication du ministère de la Défense algérienne où le régime reconnaît la responsabilité de ce crime, de nombreuses pistes avaient été testées dans les réseaux sociaux, comme celle de l’espionnage ou des narcotrafiquants. Elles ne firent pas long feu, tant la réalité des faits, documentés par des témoignages et des images, montrent la gratuité de ce crime commis par une armée régulière contre des civils innocents.

Cette exécution de sang-froid implique trois pays. L’Algérie comme puissance criminelle contre des citoyens de nationalité française et marocaine. Alors que le Maroc a diligenté une enquête judiciaire pour constituer un dossier à présenter plus tard devant les tribunaux internationaux, la France avait réagi promptement pour cibler ce crime algérien contre ses ressortissants. Entre Paris et Alger, il y a déjà de l’eau dans le gaz et cette pulsion criminelle du régime algérien n’est pas de nature à huiler ses relations avec la France. L’enjeu du moment étant la préparation d’une visite du président Abdelmadjid Tebboune en France dont les mains sont tachées du sang de ces jeunes franco-marocains tués avec froid et détermination des assassins professionnels.

Si la relation entre le Maroc et l’Algérie est depuis des années en dents de scie, ce crime est venu secouer à la fois l’image du régime algérien déjà détériorée par des comportements névrotiques et sa relation problématique avec la France. Pour souligner la gravité de cet événement et l’importance du tournant qu’il augure, ce crime algérien fut repris et commenté par tous les grands médias internationaux, à l’exception notoire de la chaîne Qatarie Al Jazeera dont le silence sur un événement qui a provoqué une émotion internationale demeure injustifié. Le silence des médias officiels marocains était tout aussi remarqué.

Dans cette couverture internationale de cette exécution de touristes en pleine mer, le régime algérien a aggravé son cas. Déjà perçu comme un régime pyromane qui menace la stabilité régionale, ce crime est venu conforter l’image d’un pays qui tue froidement des civils en violation de toutes les lois et les conventions internationales. L’Algérie est déjà décrite en interne comme à l’international comme étant gouverné par «un gang» et non une traditionnelle classe politique, le dramatique événement de Saîdia est venu incarner l’indignité chronique de ce régime algérien.

D’ailleurs, ce sont ces paramètres et leurs implications politiques que le processus juridique lancé par les familles des victimes en France ou celui que l’Etat marocain pourrait porter devant la justice internationale, qui vont être mis en lumière. Au-delà de l’émotion médiatique qui pourrait être éphémère, chassée fatalement par d’autres événements, la dynamique juridique est là pour mettre à nu les responsabilités et aspirer à punir les criminels. Le régime algérien vient de se tirer une nouvelle balle dans le pied et il va traîner ce drame comme un boulet juridique aux conséquences éminemment politiques. 

Déjà isolé par ses lubies agressives et ses postures violentes, ce régime militaire d’Alger a sans doute commis le crime de trop, celui qui va sceller définitivement sa réputation, susciter la méfiance de tous les acteurs internationaux à son égard. Qui pourrait aujourd’hui prétendre développer des relations normales avec un régime qui tue de sang-froid des civils et qui l’assume ouvertement sans craindre la moindre récrimination ou sanction. 

Pour certains qui tentaient de trouver une cohérence et une logique politique à ce sanglant événement, ce crime avait une utilité domestique. Il s’agissait de provoquer un événement d’une telle ampleur qui pourrait faire oublier aux Algériens la déception et l’amertume de ne pas avoir réussi à rejoindre le groupe des BRICS et dont la montée en puissance de la colère et de la déception menaçait de relancer les manifestations de rue.

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