Le monde vit une crise de l’eau sans précédent. Entre la mauvaise gestion de l’eau (gaspillage, surutilisation dans certains secteurs…) et le changement climatique, les pénuries d’eau deviennent de plus en plus fréquentes, poussant l’ONU à alerter sur un risque «imminent» de crise mondiale. Selon les Nations unies, la pénurie d'eau touche actuellement près de 700 millions de personnes dans 43 pays. Et cela va aller en s’empirant.
En 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou régions touchés par une pénurie d'eau complète et les deux tiers de la population mondiale pourraient vivre dans des conditions de stress hydrique. Le Maroc n’échappe pas au phénomène.
Bien au contraire, le Royaume fait face à un sévère stress hydrique, amplifié par la récurrence des épisodes de sécheresse, le faible taux de remplissage des barrages, la baisse drastique des nappes phréatiques… D’où la mise en place du Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027, dont le budget a été renforcé pour le porter à 143 Mds de DH. Un programme soutenu par diverses mesures d’urgence visant à assurer l’approvisionnement en eau potable des citoyens, ainsi que la sécurité hydrique et alimentaire des milieux urbain et rural.
La problématique de l’eau inquiète au plus haut sommet de l’Etat. D’ailleurs, mardi, le Souverain a présidé une séance de travail dans ce sens, qui a permis de faire le point sur l’état d’avancement dudit programme. Face aux effets dévastateurs du changement climatique, il semble de plus en plus nécessaire de redéfinir notre rapport à l’eau et, surtout, d’innover pour pouvoir combattre efficacement le déficit hydrique.
Accélération des programmes de barrages, dessalement de l'eau de mer, traitement des eaux usées et des eaux pluviales, amélioration de l'efficacité de l'irrigation et canaux d'eau potable…, toutes les pistes doivent être investies dans le cadre du déploiement d’une politique de l’eau cohérente et efficace. Car, au final, cela reste un enjeu de développement économique. Surtout pour un pays dont la croissance est essentiellement drivée par l’agriculture.
Par D. William