C’était l’une de ses promesses lors de la campagne électorale, et il a tenu parole. Les Etats-Unis se retirent de l’Accord de Paris. Et c’est une Communauté internationale indignée qui a assisté impuissante, jeudi, à l’annonce faite par le président américain, Donald Trump. "Les USA vont cesser toute mise en oeuvre des accords de Paris et se dispenser de l'engagement financier", a-t-il déclaré sur un ton presque glacial.
Quelles seront alors les conséquences de cet acte «historique» que vient de poser Trump ?
Il faut d’abord savoir que l’Accord de Paris équivaut à un traité international et ne peut être rompu avant un délai de trois ans, auquel s’ajoute un an de préavis. Ce qui placera Trump à la fin de son mandat de quatre ans, l’Accord de Paris ayant été signé le 4 nombre 2016. On peut donc en déduire qu’il va simplement ignorer l’Accord.
Ensuite, c’est un très mauvais signal politique que l’administration américaine vient d’envoyer à la face du monde, suscitant partout condamnations et une forte indignation. Et le Maroc, à travers le Président de la COP22, Salaheddine Mezouar, a exprimé sa profonde déception suite à cette décision. L’Accord de Paris va-t-elle alors survivre… à la désertion des Américains qui se sont aussi volontairement exclus de toutes les négociations mondiales sur le climat. «Malgré cette décision, la dynamique de l’action climatique reste indéniable et irréversible. Nos efforts collectifs de lutte contre le changement climatique ne s’arrêtent pas là, pas aujourd’hui, bien au contraire. Les nations du monde, les acteurs étatiques et non étatiques, gouvernements, société civile, entreprises, ONG, villes, ou universités, sont déjà pleinement engagés dans la transition vers un futur propre et durable, riche en emplois et en opportunités économiques, tout en étant respectueux de l’environnement», martèle Mezouar. «Nous garderons notre esprit d’ambition et de collaboration et poursuivrons nos efforts pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, confirmé dans la Proclamation de Marrakech. Nous réaffirmons notre engagement plus fort que jamais, et poursuivrons notre action collective en faveur du climat et du développement durable, particulièrement pour les plus vulnérables. Le futur de nos enfants et de notre planète en dépend», conclut-il.
Cette conviction est largement partagée par les nombreux pays signataires et beaucoup d’experts. Sauf que ce retrait rend particulièrement difficile l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de cet accord et le gel de la participation financière des Etats-Unis fragilise ce projet. Peut-être pour 4 ans seulement. Car, au bout de la législature de Trump, peut-être que les électeurs américains se rendront compte du personnage qu’ils ont porté à la Maison Blanche et rectifieront leur erreur de casting. Et ce que Trump a défait, le prochain président américain pourrait le rétablir. C’est ça le jeu politique. Malheureusement.