Durant la période couverte par la mission de la Cour des comptes (2006-2015), le soutien public au secteur a atteint 11,95 milliards de DH répartis essentiellement entre trois intervenants, à savoir : la SNRT, la SOREAD-2M et le Centre cinématographique marocain (CCM), avec une moyenne annuelle de 1,33 milliards de DH. Aussi, la mission d’évaluation de la promotion du paysage audiovisuel a permis de soulever plusieurs observations, note la CC dans son dernier rapport annuel.
Ainsi, le "pôle audiovisuel public" et le CCM comptent parmi les plus importants bénéficiaires des financements alloués au secteur audiovisuel. En effet, ils sont financés à travers quatre sources : le budget général de l’Etat, le Fonds pour la promotion du paysage audiovisuel et des annonces et de l’édition publique (FPPAN), la taxe pour la promotion du paysage audiovisuel national (TPPAN) et les ressources publicitaires. Il est à souligner, aussi, que la SNRT a bénéficié, entre 2006 et 2015, de 88% du soutien financier public, soit 10,5 Mds de DH contre 430 MDH pour la SOREAD-2M et 995 MDH pour le CCM. Ce soutien se caractérise par une prédominance des subventions du budget général qui représentent 50,90%, suivies respectivement des recettes de la TPPAN et du FPPAN.
Néanmoins, souligne la CC, le chiffre d’affaires réalisé par la SNRT a connu une réelle régression. Il ne couvre même pas ses charges d’exploitation, qui ont représenté environ deux fois le chiffre d’affaires durant la période 2009-2015. Cette situation s’explique, entre autres, par la faiblesse des recettes publicitaires, qui n’ont pas dépassé 169 MDH en 2015, et l’importance des charges du personnel qui ont atteint 520 MDH pendant la même année.
Pour leur part, les agrégats comptables et financiers de la SOREAD témoignent d’une situation financière alarmante. En effet, la SOREAD ne réalise que des résultats négatifs depuis 2008, du fait que son chiffre d’affaires n’arrive pas à absorber le total de ses charges. Et ainsi, son résultat financier devient déficitaire de manière structurelle, informe la CC. A partir de l’année 2012, et en dépit de la situation nette qui est inférieure au quart du capital (chose que le commissaire aux comptes a signalée dans sa lettre datée en fin d’année 2014, et adressée au président de la SOREAD), la régularisation juridique de cette situation n’a pas été réalisée, et ce contrairement à ce que prévoit la loi relative aux sociétés anonymes, notamment son article 357.