L’activité économique a… une épine de moins sous le pied. L’ouverture des frontières aériennes depuis lundi dernier va incontestablement faire du bien au monde des affaires. Et, surtout, dynamiser une économie nationale longtemps chahutée par les nombreuses restrictions initiées pour juguler la propagation de la pandémie. Mais cette reprise des vols internationaux est-elle véritablement un passeport pour la reprise ?
A elle seule, assurément pas. Disons qu’elle fait partie d’un ensemble d’éléments qui participent à renforcer les fondamentaux macroéconomiques, le Maroc étant un pays dont l’économie prête le flanc à des facteurs tant exogènes qu’endogènes.
Le tourisme en fait partie. La fermeture des frontières a davantage asphyxié ce secteur en souffrance, qui a contribué à hauteur de 7% du PIB en 2019, mais qui a perdu depuis le début de la crise sanitaire 20 millions de voyageurs et 90 milliards de dirhams de revenus en devises. Aujourd’hui, l’espoir est de voir l’écosystème touristique reprendre vie et s’inscrire dans une dynamique de croissance soutenue.
C’est pourquoi différentes initiatives ont été prises par l’Office national marocain du tourisme pour «vendre» la destination Maroc auprès des prescripteurs de voyages et des compagnies aériennes étrangères. Les touristes feront-ils pour autant du Maroc leur destination privilégiée ? L’avenir nous le dira. En attendant, le Royaume est confronté à une autre grosse difficulté. Et sur laquelle, malheureusement, il n’a aucun pouvoir d’action : la sécheresse. En effet, le manque de pluie plombe l’activité économique et annihile toute chance de réaliser les objectifs de croissance fixés par le gouvernement.
Difficile de prétendre en effet à un taux de croissance du PIB de 3,2% avec le déficit hydrique actuel qui ne saurait permettre d’avoir une campagne agricole moyenne. Et c’est le handicap majeur du modèle économique marocain dont la croissance est essentiellement drivée par l’agriculture. Avec une pandémie moins prégnante, mais toujours là, et un manque cruel de précipitations, cet exercice risque d’être très difficile, avec à la clé une croissance faible qui ne va pas permettre d’absorber un chômage devenu structurel et problématique.
Par D. William