Sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le groupe agro-pharmaceutique international, Bayer, a organisé mardi 25 octobre à Casablanca la 2ème édition des Bayer Corporates Days, autour de la thématique : «Conduire le changement durable en Afrique».
L’innovation pour l’agriculture de demain et le rôle de l'innovation sociale dans l’accélération du développement des territoires africains ont été au cœur du débat. Des invités de renom ainsi que des experts ont enrichi les deux panels.
A ce propos, repenser l’avenir de l’agriculture marocaine et africaine, qui subit aujourd’hui de plein fouet les contrecoups des aléas liés au dérèglement climatique est désormais une nécessité.
Il est vrai que la conjoncture internationale est profondément marquée par une spirale inflationniste, manifestée par la hausse vertigineuse des prix des produits énergétiques et alimentaires. L’obligation aujourd’hui est de revoir et si nécessaire modifier les modèles de production et de consommation, avec une valorisation de l’élément humain.
Redouane Arrach, secrétaire général du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a souligné que «La nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030 repose sur deux fondements, à savoir l’élément humain et la pérennité du développement agricole. Au Maroc, le capital humain constitue un frein à la croissance et au progrès du secteur agricole. Cette nouvelle stratégie vient ainsi mettre l’élément humain au coeur de son équation. Elle vient par ailleurs consolider les acquis positifs du Plan Maroc Vert (PMV) et pallier certaines faiblesses qui freinent la dynamique de progression du secteur».
Et de poursuivre : «Le démarrage de la mise en oeuvre de la stratégie Generation Green a coïncidé avec la crise sanitaire provoquée par la Covid-19, dont les conséquences économiques et sociales sont encore ressenties, suivie d’un commerce de crise. Ajouter à cela la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondial et une campagne agricole difficile suite à un stress hydrique très prononcé. Dans ce contexte difficile, notre priorité est de consolider les acquis du PMV au niveau des filiales de production grâce à la poursuite d’investissement et l’accélération de l’organisation des chaînes de distribution. Notre grand défi est de développer une agriculture éco-efficiente telle qu’annoncé dans le cadre de la stratégie Generation Green, une agriculture durable et résiliente en vue de contribuer à la transformation d’un système alimentaire durable».
Cette situation est d'autant plus critique que l'agriculture africaine se trouve confrontée à une croissance démographique qui accentue la pression sur la demande en produits alimentaires.
L'agriculture africaine fait également face aux contrecoups de la pollution atmosphérique, lesquels contribuent massivement à exacerber les perturbations alimentaires au sein du continent, accentuant la dépendance alimentaire du continent. Le recours à l’importation, massive et coûteuse, des denrées de première nécessité telles que le blé, les céréales ou encore le riz, continue de grever le potentiel de croissance de l’Afrique. Le continent devrait se focaliser sur deux aspects, la productivité et la durabilité, sans oublier l’importance de la recherche dans le domaine agricole. Miser sur l’innovation reste indispensable, encore faut-il se donner les moyens pour y parvenir.
Jean-Baptiste Boulay, Directeur général de Bayer Afrique du nord, insiste sur l’importance des partenariats qui se consolident grâce à la création. «L’innovation, c’est les partenariats, Bayer n’innove pas seul, mais avec des partenaires, à l’image d'AgriEdge, suite à la collaboration que nous avons eue avec l’Université polytechnique de Benguérir. Grâce à cette alliance, nous développons aujourd’hui des outils digitaux pour permettre à l’agriculteur d’accéder à une meilleure connaissance de son champ et de mieux répondre en termes de besoin. Les partenariats, c’est aussi donner la chance aux plus méritants qui ont eu le courage de mettre leurs idées en œuvre et d’innover. A cet effet, nous avons sélectionné 10 start-up depuis le mois de juillet, nous les sponsorisons et nous les accompagnons dans leur démarche. Le but étant d’adhérer à l’écosystème innovatif de Bayer. Donner la chance à ces jeunes start-up pour pouvoir contribuer à cette innovation agricole, c’est notre objectif. Les défis sont immenses, les partenariats fructueux et constructifs permettront de relever justement ce challenge ô combien important. »
Dans la réinvention, plus nécessaire que jamais, du modèle agricole africain, les nouvelles technologies seront un levier incontournable pour permettre aux populations de bénéficier à travers tout le continent d’une agriculture qui soit à la fois qualitative et suffisante.