La dette extérieure en Afrique a atteint près de 500 milliards de dollars US en 2019, un niveau jugé "excessif" selon la Banque africaine de développement (BAD).
La valeur médiane de cette dette a même dépassé 56% du PIB continental en 2018, alors qu'il n'était que de 38% en 1998, indique la BAD dans son rapport annuel sur "les perspectives économiques en Afrique", présenté jeudi à Abidjan.
Les principaux facteurs de cette tendance à la hausse de l'endettement des pays africains sont les déficits budgétaires, la dépréciation des taux de change et la croissance économique négative dans certains pays.
Conséquence, 8 pays sont classés en situation de surendettement (la Mauritanie, la Tunisie, le Soudan, l'Erythrée, le Mozambique, l'Angola, la Zambie et la République du Congo) et 11 autres à haut risque de surendettement, selon le FMI.
En plus de son niveau croissant, la composition de la dette extérieure des pays africains connaît un changement structurel marqué par une préférence pour les financements à long terme issus des marchés financiers internationaux et des nouveaux créanciers émergents, comme la Chine.
Ainsi, selon le rapport, les eurobonds représentent un cinquième de la dette extérieure du continent.
Cette situation accroît davantage la vulnérabilité de ces pays vis-à-vis de ces emprunts et plombe in fine leurs perspectives de croissance à long terme, d'après la BAD.
C'est pourquoi les experts de la BAD insistent sur l'amélioration considérable des liens entre la dette et l'investissement et entre l'investissement et la croissance pour assurer la viabilité de la dette à long terme.