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Amine Ziti : «Le marché immobilier se redresse lentement»

Amine Ziti : «Le marché immobilier se redresse lentement»

 

Enlisés dans une crise depuis 2015, les opérateurs immobiliers espéraient que 2020 serait une année de relance, mais la pandémie de la Covid-19 en a décidé autrement.

Le secteur est en mode stand-by depuis des mois, néanmoins, il commence à envoyer des signaux positifs après le déconfinement.

Amine Ziti, promoteur immobilier, nous éclaire sur l’état du marché.

 

La Quotidienne : Le déconfinement est-il un espoir pour amorcer une reprise vigoureuse du secteur ?

Amine Ziti : Les visites sur place deviennent possibles; c’est le signe d’un secteur qui se réveille, même si elles se font dans des conditions de sécurité sanitaire drastiques.

Le ministère de tutelle a édité à ce titre un guide de bonnes pratiques pour assurer une reprise en toute sécurité.

En globalité, le marché immobilier se redresse lentement.

Pour l’heure, les opérations et les transactions immobilières qui ont été suspendues depuis l'annonce de l'état d'urgence sanitaire et qui n’ont pas pu être finalisées en raison de l’absence de signatures, manque de pièces ou de documents, vont pouvoir connaître leur suite procédurale habituelle.

Néanmoins, il y a un climat ambiant de méfiance qui s’installe : les professionnels de l’immobilier sont toujours dans l'attentisme et les clients préfèrent prendre leurs temps afin d'avoir plus de visibilité sur leurs investissements immobiliers.

 

La Quotidienne : Les nouvelles mesures sanitaires entraîneront-elles des changements (un développement) dans le secteur d’immobilier ?

A. Z. : C'est une question d'adaptation de l'offre à la demande. Le comportement des acquéreurs potentiels a sûrement changé; les gens seront plus exigeants en matière de conditions d'aération et présence des espaces verts.

Donc, il revient aux promoteurs immobiliers de faire des efforts là-dessus afin de développer une offre pertinente et ciblée, capable de séduire une éventuelle clientèle avertie.

 

La Quotidienne : Cette crise va-t-elle alors corriger les prix de l’immobilier au Maroc ?

A. Z. : La question sur les prix de l'immobilier a toujours suscité débat. En réalité, ce n'est pas au promoteur seul de faire un effort là-dessus, ce sont tous les intervenants du secteur qui doivent être fortement impliqués.

Actuellement, aucune chute des prix n'est observée, surtout dans les produits résidentiels.

Le marché stagnait déjà avant la pandémie et les prix étaient déjà assez bas.

 

La Quotidienne : Les mesures qui ont été prises pour venir en aide aux prometteurs sont-elles suffisantes pour relancer le secteur ?

A. Z. : Le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville a annoncé un ensemble des mesures qui ciblent aussi bien les acquéreurs que les promoteurs, visant à accompagner le secteur de la construction et de l’immobilier.

Ces mesures visent également à aider le secteur à faire face au retard intervenu depuis le début de la crise sanitaire et à stimuler le marché.

Ainsi, il a été décidé de suspendre l’application du référentiel des prix de l’immobilier en attendant que le marché reprenne sa forme.

La deuxième mesure concerne l’exonération totale du droit d’enregistrement au profit des acquéreurs des logements sociaux à 140.000 et à 250.000 DH, jusqu’au 31 décembre 2020.

Elle vise, d’une part, à créer une dynamique de vente pour assurer la remise en forme du marché et, d’autre part, à diminuer les charges au profit des ménages souhaitant acquérir un logement social.

Pour les locaux à usage d’habitation ou terrains destinés au même usage, à condition que le prix total ne dépasse pas 2,5 millions de dirhams, la LFR prévoit une réduction des droits d’enregistrement à hauteur de 50% et ce, jusqu’au 31 décembre 2020.

Les mesures prises jusqu’à présent se concrétiseront à travers un plan de relance, préparé par le ministère, et qui incarne un réel espoir pour les promoteurs et les acquéreurs.

Il va pouvoir faciliter l’accès à l’achat d’immobilier et booster les ventes et les transactions immobilières. Sachant que le secteur constitue un grand pourvoyeur en termes d’emploi, avec environ un million d’emplois générés annuellement.

Le plan de relance vient donc complémenter ces mesures, qui ont été très encourageantes, mais qui nécessitent encore des efforts à travers la conception d’un plan de relance efficace, pointu et pertinent.

 

La Quotidienne : Enfin, comment le télétravail va-t-il permettre de transformer le secteur l’immobilier au Maroc ?

A. Z. : Comme nous le savons tous, les crises changent aussi les comportements. Le télétravail est un outil de travail qui a montré son efficacité durant cette période de crise.

Il peut transformer le marché immobilier en ce qui concerne les produits immobiliers dédiés aux professionnels, et principalement les bureaux et leurs aménagements.

Mais cela dépendra de la nature d'activité exercée, ainsi que le mode de fonctionnement adopté au sein de chaque entité.

 

Entretien réalisé par Basma Zamani (stagiaire)

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