Mohamed Benchaâboun a très vite fait d’habiter sa fonction.
Nommé argentier du Royaume en août dernier, il lui a ainsi fallu juste deux mois pour prendre le pouls du ministère et s’approprier tous les dossiers.
On lui excusera donc son arabe poussif lors de son grand oral devant le Parlement lundi.
D’autant que devant la presse, mardi, il s’est montré très à la hauteur tant au niveau de la qualité de sa présentation que des réponses fournies aux journalistes.
Il a été clair et concis. Il l’a d’ailleurs toujours été, notamment quand il dirigeait la Banque Centrale Populaire.
Comme dirait l’autre, il a une tête bien faite.
Et au rayon des bonnes nouvelles, Benchaâboun ne s’est pas présenté devant la presse l’escarcelle vide.
Il a fait deux annonces majeures : d’abord, il va profiter des privatisations budgétisées pour dynamiser le marché boursier. De quoi ravir les investisseurs qui attendent l’arrivée de papier frais sur la place casablancaise.
Par ailleurs, le gouvernement continuera à subventionner le gaz butane, le sucre et la farine.
Pour un budget 2019 dit social et solidaire, et dans un contexte où le maître-mot est de préserver le pouvoir d’achat des ménages marocains, le contraire aurait franchement étonné.
Sauf qu’à côté, les citoyens devront s’accommoder de la hausse des prix à la pompe, avec le litre de gasoil qui oscille entre 10,30 et 10,69 DH dans la plupart des stations-service de Casablanca.■
D. W.