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Cafés et restaurants : Un secteur au bord du gouffre

Cafés et restaurants : Un secteur au bord du gouffre

Le prix du café a connu une hausse faramineuse, ce qui a entraîné les professionnels du secteur dans une nouvelle crise.

 

Par M. Boukhari

Il y a à peine quelques semaines, le Conseil de la concurrence a dit vouloir enquêter sur une éventuelle augmentation des tarifs des boissons servies dans les cafés. Cette initiative n’a pour autre objectif, selon l'institution dirigée par Ahmed Rahhou, que de faire valoir un environnement concurrentiel équitable.

Directement après l’annonce faite par le Conseil de la concurrence, la Fédération nationale des propriétaires des cafés et restaurants (FNPCRM) a organisé une réunion au siège du bureau national, suite à quoi elle a fortement exprimé son mécontentement face à la décision prise par ledit Conseil. «Déjà, le communiqué du Conseil de la concurrence survient dans un contexte difficile. Aussi, en tant que Fédération nationale, nous n’avons aucunement appelé à une augmentation des prix du café au niveau des cafés et restaurants.

D’ailleurs, nous ne pouvons pas décider d’une telle chose étant donné que tous les types d’accord sont généralement conclus en conformité avec la loi. Car convenir de la hausse des prix de manière totalement hasardeuse est un acte strictement interdit par la loi», explique Noureddine El Harrak, président de la FNPCRM.

En raison de la crise que connaît actuellement le marché du café au Maroc à cause de la hausse des prix, et en dépit des difficultés rencontrées par les propriétaires des cafés et restaurants, la Fédération a, à en croire les propos tenus par El Harrak, incité les professionnels à maintenir le niveau normal des tarifs, jugeant qu’une hausse de ces derniers est légalement interdite. «Nous avons alors estimé aussi que cette crise finirait par s’estomper dans un court à moyen terme. Tout en sachant qu’on parle d’une incroyable envolée des prix du café, soit une hausse de 35%. S’en est suivi ainsi un long débat entre la Fédération et les professionnels, suite auquel certains ont alors décidé d’augmenter le tarif du café, tandis que l’écrasante majorité a fait le choix de s’abstenir», renchérit El Harrak.

En outre, le président de la FNPCRM estime que le Conseil de la concurrence a dû creuser davantage pour essayer de comprendre l’origine de cette crise et la raison derrière la hausse significative des prix. «Il est question de savoir si cela est causé par les producteurs de café, des problèmes d’exportation ou bien si cela est tributaire au fait que le marché du café soit contrôlé par trois entreprises au Maroc qui dictent la loi du marché. On pourrait même dire aujourd’hui que seule une entreprise domine excessivement le marché du café. Il revient au Conseil de la concurrence d’en assumer la responsabilité, puisque la loi marocaine dit qu’une entreprise ne doit pas détenir plus de 40% de parts du marché d’un produit donné. Le Conseil devrait alors trouver des solutions qui vont nous aider à sortir de cette crise», insiste-t-il.

Fermeture de 16.000 unités

Pour tenter de trouver un terrain d’entente, la Fédération demande à ce qu’une réunion soit tenue au plus vite avec le Conseil de la concurrence pour discuter dans les détails de sa décision. «Il faut chercher à comprendre les vraies causes du problème et non pas s’attaquer aux propriétaires des cafés qui ne représentent qu’une infime partie d’un écosystème très vaste», affirme El Harrak. Dépassés par les effets de cette crise, les professionnels du secteur jugent nécessaire une intervention urgente de la part des autorités gouvernementales. Il n’y a pas longtemps, la FNPCRM a mené une étude de terrain qui a concerné trois régions, à savoir Rabat-SaléKénitra, Casablanca-Settat et FèsMeknès.

Les résultats ont montré la fermeture de 16.000 unités, dont plus de la moitié est située dans la région de Casablanca-Settat. «Les chiffres sont très alarmants. Ils reflètent une situation très critique que traverse ce secteur, puisqu’on parle aujourd’hui de la fermeture d’un très grand nombre de cafés et restaurants. Nous avons mené sur le terrain une étude qui s’est étalée sur une période de 6 mois. Pour cela, nous avons mobilisé nos équipes au niveau des grandes villes du Royaume afin de recenser le nombre de fermetures. Plusieurs d’entre elles remontent à la période covid-19; néanmoins, il existe d’autres facteurs ayant conduit à la dégringolade dudit secteur», précise Noureddine El Harrak. Et de poursuivre : «Parmi les principaux problèmes soulevés, on trouve le montant très élevé des amendes imposées par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le flou entourant les révisions fiscales, notamment en ce qui concerne les redevances.

En outre, la hausse des prix des produits de première nécessité a eu un impact direct sur notre activité, puisqu’ils constituent pour nous une matière première, en sus d’impacter le pouvoir d’achat des citoyens qui sont nos clients». Après avoir tenté plusieurs pistes, la Fédération a fini par adresser plusieurs correspondances au ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, pour lui communiquer les revendications des professionnels du secteur et convenir d’une réunion. En vain. 

 

 

 

 

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