Au 24 avril 2019, la campagne agricole 2018-19 a enregistré une pluviométrie ayant atteint 290,5 mm, en baisse de 11% par rapport à la moyenne de 30 ans (326,3 mm) et de 23% par rapport à la campagne précédente ( 375,3) à la même date.
La campagne en cours a été caractérisée par une mauvaise répartition temporelle, indique le ministère de l’Agriculture. Près de ¾ des précipitations ont eu lieu durant les trois mois de démarrage avec de fortes précipitations ayant duré jusqu’au mois de janvier.
La très faible pluviométrie, voire l’absence de précipitations dans plusieurs régions durant les mois qui ont suivi a engendré un retard de croissance des céréales et une baisse des rendements plus ou moins importante selon les régions.
Ainsi, la production prévisionnelle des trois céréales principales au titre de la campagne 2018-19 est estimée à 61 Millions de quintaux, soit une baisse de 19% par rapport à la production moyenne des années du PMV (75 millions de quintaux).
La récolte finale dépendra des conditions climatiques qui prévaudront dans les prochaines semaines, indique la tutelle.
La superficie céréalière semée au titre de cette campagne est de 4,7 millions Qx, dont 3,5 millions d’ha affichent un état végétatif moyen à bon.
Par espèce, la production prévisionnelle se présente comme suit :
- 35 millions Qx de blé tendre;
- 13,3millions QX de blé dur;
- 12,5 millions Qx d'orge.
La répartition régionale de production montre que 65% de la production prévisionnelle de cette campagne provient de 3 régions, à savoir Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra et le Grand Casablanca.
Selon les régions, la campagne céréalière 2018/19 peut être ainsi qualifiée de moyenne à bonne dans les régions du nord et de campagne modeste à faible dans le reste des régions.
Arboriculture fruitière, élevage et parcours affichent une bonne situation
Les précipitations du mois d’avril dans plusieurs régions du Royaume ont permis une bonne amélioration du couvert végétal des parcours, en particulier les parcours de montagne, les parcours du Sud de l’Atlas et du Moyen atlas.
Avec une Superficie de près de 60.000 Ha, les perspectives d’une bonne campagne sucrière se précisent.
Des rendements prévisionnels de 70 tonnes/Ha sont attendus pour la betterave à sucre grâce notamment au progrès technique et technologique enregistré dans la filière dans l’ensemble des bassins de production (99% semé mécaniquement en mono germe).
Les récoltes de betterave sont particulièrement précoces et ont commencé à partir du 12 avril.
Quant à la canne à sucre dont l’usinage a commencé le mois de février dernier, les rendements sont de l’ordre de 68 T/Ha.
La résilience du secteur agricole se confirme
L’actuelle campagne a, en outre, la particularité de venir en suite de deux bonnes campagnes céréalières successives (2016/17 et 2017/18), ce qui a permis au secteur de l’élevage de profiter des disponibilités de stocks de paille et d’orge, comme en témoigne le niveau des prix de ces aliments qui affichent des niveaux normaux et raisonnables, note le ministère.
Les prix des animaux vivants sont aux mêmes niveaux que 2018, sinon légèrement supérieurs (10%).
Les perspectives de production pour les olives, agrumes et palmier dattier sont bonnes.
En effet, la situation pluviométrique du mois d’avril en zone de montagne, notamment dans le Saiss, le moyen Atlas et le pré-Rif ainsi que le taux de remplissage des barrages à usage agricole qui est de 60% actuellement augurent d’une bonne campagne arboricole.
Grâce au progrès graduels réalisés campagne après campagne par le Plan Maroc Vert, l’économie du secteur agricole confirme sa résilience face à la variabilité climatique.
La croissance du secteur dépend de moins en moins de la campagne céréalière.
Cette résilience permet de maintenir une stabilité des revenus dans le monde rural et préserver la durabilité de l’activité des agriculteurs.
En effet, malgré une production en baisse pour les céréales, les prévisions du PIB agricole se situent à 124 à 125 milliards DH, soit une quasi stabilité de la croissance agricole (+1,2%).
Les résultats réalisés durant les années grâce au Plan Maroc Vert ont ainsi permis à l’agriculture marocaine de pérenniser un palier d’excellence, conclut le ministère.■