Excepté le tourisme, les secteurs phares présentent des perspectives favorables.
Le renchérissement des produits de base importés et les perturbations des échanges avec l’étranger pèsent sur l'activité économique.
Par C. Jaidani
En dépit des difficultés rencontrées, le bilan économique de l’année 2021 reste globalement très favorable. Plusieurs indicateurs sont dans le vert, surtout pour les secteurs phares, à l’image de l’automobile qui a réalisé à fin novembre 2021 un chiffre d’affaires à l’export de 75,08 milliards de DH, soit une hausse de 12,8% comparativement à la même période de 2020. Les phosphates et dérivés ont progressé de 51,9%, s’établissant à 69,19 Mds de DH.
Les ventes du secteur textile et cuir, quant à elles, se sont établies à 33,49 Mds de DH, soit une croissance de 20,73%. Les transferts de fonds réalisés par les MRE devraient atteindre 95 milliards de dirhams à fin 2021, soit un bond de près de 40%. D’autres secteurs s’inscrivent, eux aussi, dans une certaine dynamique, comme l’agriculture qui a affiché des résultats remarquables. Le Maroc table ainsi sur l’année 2022 pour consolider sa reprise.
«L’économie marocaine a montré une forte résilience par rapport à d’autres pays. L’indicateur le plus révélateur de ce constat est celui du comportement favorable de la monnaie nationale. Les réserves de change sont à un niveau soutenu, dépassant les 7 mois d’importation. Mais il y a toujours des risques qui planent, du fait que le pays dépend beaucoup de ses échanges avec l’étranger, notamment l’Europe qui traverse actuellement quelques turbulences et les perspectives ne sont pas assez rassurantes», souligne Mohamed Amrani, professeur d’économie à l’Université Hassan II de Casablanca.
Il est à noter que les prévisions des institutions internationales pour le Royaume sont assez prudentes. Le FMI, qui prévoit un taux de croissance de 3%, estime que «la reprise économique devrait se poursuivre au cours des prochaines années, malgré les séquelles de la pandémie, compte tenu de l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne et d'une poursuite de la reprise des activités non agricoles. Les récentes tensions inflationnistes restent maîtrisées et devraient s'estomper à moyen terme, à mesure que diminueront les pressions sur les coûts de production provoquées par les perturbations des chaînes d’approvisionnement à l'échelle internationale».
«La maîtrise de l’inflation importée reste le principal défi à relever par l’économie nationale du fait du renchérissement de plusieurs produits comme le pétrole, les céréales, les produits alimentaires ou d’autres produits finis ou semi-finis. Toutefois, les restrictions sanitaires risquent de peser lourdement sur plusieurs activités comme le tourisme, par exemple. Les fermetures répétitives des frontières peuvent condamner différents opérateurs à la faillite et il sera difficile par la suite de les faire rebondir. La plupart d’entre eux sont endettés et ne disposent pas d’assez de visibilité pour pouvoir continuer à exercer en toute sérénité», explique Amrani.