Les adouls seront en grève du 18 au 20 du mois courant. Et pour cause, ils souhaitent une modernisation de leur activité et une revue de la loi 16.03 relative à la profession adoulaire. «Les anciennes méthodes ne doivent plus prévaloir, et nous devons nous moderniser. Nous avons fait notre demande auprès de notre ministère de tutelle, celui de la Justice, mais nous n’avons pas été entendus», nous confie à cet effet Abdellatif Jaid, membre du Conseil des adouls de Casablanca. Et d’ajouter : «Nous avons donc décidé de faire une grève les 18,19 et 20 mai, et de porter une bande rouge du 10 au 20 du même mois afin que les parties concernées puissent nous entendre».
Le Conseil national des adouls est aujourd’hui en quête de modernisation de son métier pour, entre autres, encourager la dématérialisation des actes. Un souhait auquel le ministère de la Justice ne semble visiblement pas adhérer.
Le Conseil des adouls dénonce cette position ainsi que l’absence de discussion autour du sujet. Il dénonce également dans un communiqué publié récemment l’absence de visions et stratégies claires allant en faveur de l’amélioration et la modernisation de la profession.
«Nous avons proposé plusieurs voies pour entamer les discussions avec les responsables et trouver des solutions à nos problématiques, mais nous n’avons pas eu de retour. Ainsi, après une réunion tenue entre les différents membres du Conseil national des adouls le 3 mai 2021, nous avons décidé de réagir face à la décision du ministère de la Justice de ne pas revoir la loi 16.03 et de maintenir le fonctionnement archaïque de la profession. Cette situation dure depuis 2010, il faut que les choses changent», estime Abdellatif Jaid.
En effet, hormis la modernisation de la profession qui est actuellement fortement sollicitée par les adouls, le fonctionnement de l’activité pose problème. Il faut savoir que contrairement à d'autres professions judiciaires, le législateur a démuni cet organe de réels pouvoirs d’autonomie.
Tous les mécanismes de la gestion effective de la profession sont attribués au ministre de la Justice ou au corps de la magistrature. De surcroît, un ensemble de dysfonctionnements sont constatés, selon notre interlocuteur, et qui affecteraient le développement de la profession dans sa globalité, que ce soit sur la formation des adouls ou dans leur relation avec leur représentant légal en particulier.
Badr.C