Par Abdelhak Najib. Écrivain-journaliste
Tu chasses le naturel, il revient au galop. Il faut dire, qu’à plusieurs égards, c’était prévisible. Une fois, ce qu’on appelle «un retour à la normale» a pris corps, la majorité des Marocains ont renoué avec leurs mauvaises habitudes, à savoir : aucun respect pour les règles les plus élémentaires de la lutte contre la propagation du virus de la Covid-19.
Avant d’écrire cette chronique, nous avons pris le temps de circuler en ville, de faire de la route, d’aller voir des plages, comme celle de Mohammédia, pleine à craquer, parasol contre parasol, serviette collée à celle du voisin, sans aucune mesure de précaution. Comme si de rien n’était. Comme si le virus s’était volatilisé signant un accord avec les gens : «passez de bonnes vacances, on fera les comptes en septembre».
Dans les cafés, les restaurants, les mosquées, les hammams, les salles de sport, les marchés, les malls…, les gens prennent leur aise comme si la pandémie était bel et bien derrière nous. Pourtant, c’est loin d’être le cas. Le nombre de cas est en hausse, pas seulement au Maroc, mais partout dans le monde, là où tous les pays ont ouvert leurs frontières faisant passer l’argent avant la santé des populations.
Pire, il y a de très nombreux Marocains, qui ayant eu leurs deux doses de vaccin, se disent immunisés et à l’abri de tout danger. C’est absolument faux : le vaccin ne garantit pas du tout la vie si on fait fi des mesures sanitaires de rigueur : le port du masque, le lavage des mains et du visage, le respect d’une bonne distance avec le voisin en évitant les endroits bondés de monde et en se protégeant en protégeant les autres.
Des règles pourtant simples, mais qui ont très vite été balayées par la frénésie de retrouver un semblant de vie normale. Celle-ci n’étant possible que si chacun de nous y met du sien dans le strict respect de toutes les règles du jeu. Avec cet impératif : que les autorités sanitaires fassent leur boulot en communiquant sur les dangers toujours grandissants du coronavirus, qui s’est installé pour durer, tuant au Maroc presque 10.000 personnes et presque 4 millions de victimes dans le monde. Ce qui est un chiffre effarant.
C’est dire que les mises en garde, que la bonne information nettoyée de toute intox et désinformation doivent accompagner les Marocains durant cette période estivale en leur rappelant à chaque fois que tout relâchement peut se payer cash. Car le virus ne connaît ni vacances, ni été, ni congés payés. Lui, il décime. Il tue. Il fait des ravages. À nous de ne pas tomber dans la bêtise qui voudrait que le fatalisme l’emporte sur le bon sens.
