Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a tenu le 6 juillet sa onzième réunion au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat.
Lors de cette réunion, il a approuvé le rapport sur la stabilité financière au titre de l’exercice 2019 et son supplément dédié à l’analyse préliminaire de l’impact de la crise du Covid-19 sur le secteur financier national.
Il a également examiné, entre autres, les risques systémiques pesant sur le système financier dans le contexte actuel.
Ainsi, dans un environnement porteur de risques, les banques continuent d’afficher des fondamentaux solides au regard des indicateurs et ratios de liquidité, de rentabilité et d’adéquation des fonds propres, indique le communiqué publié à cet effet.
Le secteur bancaire a ainsi dégagé en 2019 un ratio moyen de solvabilité, sur base sociale, de 15,6% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,5%, largement supérieurs aux minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement.
Le risque de concentration sur les grands débiteurs auquel sont exposées les banques continue, dans le contexte de crise sanitaire actuelle, de faire l’objet d’un suivi particulier.
L’exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib en juin 2020 fait ressortir à cette date la résilience des banques au choc induit par la crise du Covid-19.
De son côté, le secteur des assurances continue, dans l’ensemble, de montrer des signes de solidité dans ses branches vie et non vie.
Le volume global des primes a atteint en 2019, 44,9 milliards de dirhams en progression de 8,5%.
Les résultats nets ont augmenté, de 6% sous l’effet de l’amélioration de la marge d’exploitation et du solde financier. Le rendement des capitaux (ROE) se maintient à un niveau appréciable à 9,6%.
Quant aux plus-values latentes, elles ont enregistré une augmentation de 24,2%, en lien essentiellement avec la performance du marché boursier conjuguée à une baisse des taux.
Au niveau prudentiel, les exigences réglementaires en matière de couverture des provisions techniques par les placements sont respectées.
Par ailleurs, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité largement supérieure au minimum réglementaire exigé.
Ne couvrant que le risque de souscription, ces excédents de marge devraient s’inscrire à la baisse avec le passage vers un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques.
Enfin, les exercices de stress tests réalisés en mars 2020 ont fait ressortir à cette date la résilience des entreprises d’assurances aux chocs sur le portefeuille actions et immobilier ainsi que ceux résultant de conditions macroéconomiques et techniques défavorables, notamment celles en lien avec la pandémie Covid-19.
Par ailleurs, l’industrie des OPCVM s’est montrée résiliente face à la crise actuelle.
L’actif net des OPCVM à fin mai 2020 est au même niveau qu’à fin 2019, soit 471 milliards de dirhams et ce, malgré des mouvements de rachats induits par l’évolution défavorable du marché boursier, les craintes des investisseurs concernant les perspectives de l’économie nationale, et la mobilisation par des investisseurs institutionnels des liquidités nécessaires à leurs contributions au fonds de solidarité Covid-19.
Concernant le risque opérationnel des entreprises de marché (Bourse de Casablanca et le Dépositaire Central), en particulier durant la période de confinement, il a été bien maîtrisé grâce au déploiement réussi des plans de continuité d’activité.
Afin de mieux identifier les risques auxquels sont exposés les OPCVM et anticiper les évènements futurs susceptibles de les impacter, les sociétés de gestion ont mené un premier exercice de stress test qui a principalement porté sur l’évaluation de la capacité des fonds à honorer les demandes de rachats reçues dans un contexte de tensions, en tenant compte de la liquidité des actifs des fonds.
Les résultats de ce premier stress test réalisé au cours du mois de mai 2020 ont mis en lumière un risque de liquidité et un risque de crédit maîtrisés, ainsi qu’une capacité notable à honorer les demandes de rachat reçues, conséquences de stratégies d’investissement globalement prudentes et d’expositions conservatrices.