Le Maroc est considéré comme un modèle d’inspiration pour les pays africains en matière de développement et de planification urbaine. C'est ce qu'a affirmé le directeur de la Division de la politique macroéconomique de la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique (CEA), Adam El Hraika. "On n’a pas besoin de voir ailleurs pour assurer un développement urbain durable de taille pour l’Afrique. Le Maroc est un modèle africain réussi à suivre dans ce domaine", a-t-il dit, lors du lancement, mardi au siège de la CEA, à Addis-Abeba, du Rapport économique sur l’Afrique (REA2017).
Le REA, une publication annuelle phare de la CEA, examine comment le continent peut accélérer l'industrialisation comme vecteur de la transformation structurelle de l'Afrique en exploitant les opportunités découlant de l'urbanisation rapide. Intitulé "Urbanisation et industrialisation pour la transformation de l'Afrique", la publication cite le programme "Villes sans bidonvilles " et pour lequel le Maroc a obtenu un succès notable dans l’amélioration des bidonvilles et la réinstallation de leurs habitants, déclarant 54 agglomérations sans bidonvilles (sur un objectif initial de 83, entre 2004 et 2013).
Le programme comprend trois volets : les habitants des bidonvilles ont été relogés (surtout dans des immeubles d’habitation collectifs), ils ont reçu une parcelle viabilisée pour y construire leur propre logement et enfin une amélioration de la voirie et des services a été réalisée, rappelle le document.
Le programme de construction de logements a stimulé la demande privée en fournissant des garanties hypothécaires partielles et des subventions financées en partie par un nouvel impôt sur le ciment, et des dispositions ont été prises pour permettre aux institutions de microfinance d’accorder des prêts au logement et d’exploiter un apport de 272 millions de dollars fourni par les partenaires de développement européens, souligne le rapport REA-2017. Les incitations fiscales accordées aux promoteurs privés pour la construction de logements sociaux ont stimulé la concurrence, amélioré la qualité et réduit les coûts, ajoute encore le document. Le rapport met aussi l’accent sur les zones industrielles spéciales installées à Tanger, qui positionnent la région comme "un pôle de croissance prometteur dont les moteurs sont le secteur manufacturier, le commerce et la logistique".