Le ministère de l’Éducation nationale s’active pour l’organisation de l’année scolaire 2021/2022. Une rentrée scolaire portée par un slogan qui résume les urgences nationales en matière d’éducation : «Pour une renaissance éducative en perspective de l’amélioration de la qualité de l’enseignement».
L’année scolaire commencera effectivement le vendredi 3 septembre 2021 pour le préscolaire, le primaire, le collégial, le secondaire et les classes de techniciens spécialisés, tandis que la reprise de l’enseignement non formel est prévue pour le 4 octobre 2021.
Il faut ici préciser qu’une période de quinze jours, allant du 3 au 18 septembre 2021, sera consacrée à l’évaluation des acquis des élèves et à la révision des apprentissages de l’année écoulée, avant de s’attaquer au nouveau programme à compter du 20 septembre 2021. Jusque-là tout va bien. Sauf que certaines questions doivent être soulevées. En toute objectivité et pour rendre les interrogations des parents et des familles concrètes, concentrons-nous d’abord sur les erreurs de la précédente édition.
Des couacs à tous les niveaux, des zones d’ombre par rapport à des choses évidentes comme l’impact négatif des cours en distanciel, le manque de rigueur en termes de cours en présentiel, les tergiversations quant aux décisions sanitaires qui s’imposent étant donné que nous sommes là face à des enfants âgés entre 6 ans et 18 ans, qui peuvent faire les frais des contaminations comme cela a été le cas dans différents établissements du Royaume. Sans parler des enseignants qui ont contracté le virus poussant les directions à arrêter les cours et à mettre en place des quarantaines.
Pour cette nouvelle année scolaire, quelles sont les mesures prises pour éviter que les enfants tombent malades, sachant que les nouveaux variants sévissent déjà chez les jeunes non encore vaccinés ? Cela pourrait mettre leurs vies en péril. Il est légitime de se poser la question sur la stratégie de vaccination pour les élèves surtout que nous sommes à un mois de la rentrée scolaire, et la prise des doses s’étale sur un mois minimum. Ces dernières vagues de contaminations ont avoisiné les 10.000 cas par jour, montrant à quel point plus aucun âge n’est épargné par le virus. A vue d’œil, les jeunes et les non vaccinés constituent le gros de ce chiffre.
Dans cette configuration inextricable, comment lutter efficacement contre la pandémie dans les écoles, les collèges et les lycées ? Surtout que le variant Delta, selon les professionnels de la santé, s’attaque aux plus jeunes et circule à la vitesse de la lumière. La mesure la plus cruciale à prendre est de limiter, certes, le nombre d’élèves par classe et de restreindre les cours de récréation. Car ce sont les endroits les moins contrôlés et les plus menacés.
Sans oublier de prendre en compte que cette rentrée scolaire tombe à un moment où le département de la santé publique fait face à une crise et une situation sans précédent tant les citoyens ont failli durant cette période estivale, faisant fi des recommandations et des conseils et mesures à suivre de manière drastique.
A ceci s’ajoute la coïncidence des élections législatives prévues début septembre, un autre casse-tête pour les autorités qui doivent être vigilantes sur trois tableaux essentiels, à savoir la rentrée des classes dans de bonnes conditions, la campagne de vaccination et sa généralisation. Pour rappel, les centres de vaccination élisent domicile dans les écoles, et le scrutin. Une équation à trois inconnues qui donne du fil à retordre au gouvernement marocain. Faut-il à ce gouvernement de prendre place sur les bancs de l’école pour résoudre cette équation, sans-faute, dans un timing imposé par... l’épreuve de la Covid-19 ?
Par Abdelhak Najib
Écrivain-Journaliste