«Gouverner, c’est choisir entre deux inconvénients». C’est ce que disait l’homme politique français Pierre Waldeck-Rousseau. Des choix, le gouvernement marocain en a fait depuis le début de cette crise sanitaire !
Certains ont été applaudis, d’autres vertement critiqués. En prenant des décisions sous le prisme strictement sanitaire, forcément il s’attire les foudres du monde économique.
Dès lors, depuis plus d’un an, il est contraint de ménager la chèvre et le chou, de manier le principe de précaution, ou tantôt de faire preuve de souplesse sans verser dans le laxisme. Exercer le pouvoir en ces temps de Covid-19 est une tâche éminemment difficile. Mais, diront certains, c’est eux qui ont choisi d’exercer ce pouvoir. Ils en assument donc l’entière responsabilité, au risque d’être impopulaires.
Etre populaire reste d’ailleurs une chimère dans cette période de crise. Car, en face, les citoyens observent et, surtout, critiquent, ayant leur avis d’expert sur tout. C’est facile, en effet, de désigner à la vindicte populaire l’autorité que l’on n’exerce pas. Aujourd’hui, aucune mesure prise par les autorités ne saurait faire l’unanimité dès lors que l’on oppose la santé à l’économie, voire, dans une moindre mesure, à la religion.
C’est pourquoi l’interdiction des prières de Tarawih fait débat au Maroc. Cela justifie aussi que les cafés et restaurants, déjà durement touchés par la crise, sont dans l’expectative, contraints de baisser le rideau durant tout le mois de Ramadan. C’est ce genre de décisions difficiles auxquelles sont confrontés depuis plusieurs mois ceux qui sont aux affaires : surveiller les indicateurs sanitaires et veiller à la santé des citoyens marocains, tout en n’asphyxiant pas complètement l’économie et en accompagnant les salariés impactés par le coronavirus avec de la monnaie sonnante et trébuchante.
En cela, 3.892.668 salariés inscrits auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale ont bénéficié d’un soutien pour un montant de 6,24 Mds de dirhams, jusqu'à fin mars dernier.
C’est le prix à payer par le gouvernement pour jouer à l’équilibriste, en plus de toutes les mesures de financement mises en place pour soutenir les entreprises. Les dirigeants de ce monde se seraient bien passés de gouverner en ces temps de pandémie. Surtout ceux qui, comme au Maroc, devront très bientôt rendre compte aux électeurs.
Par D. William