Les Marocains sont-ils trop pessimistes, voire trop grognons ? Il faut reconnaître qu’il y en a qui râlent en toute circonstance : ce sont les éternels insatisfaits qui ont leur mot à dire sur tout et qui ont la critique facile.
Deux exemples parfaits illustrent mon propos: le port Tanger Med et le train à grande vitesse Al Boraq.
De par leurs coûts élevés, ces deux projets structurants ont fait l’objet de vives critiques dès qu’ils ont été annoncés. Pourquoi investir des dizaines de milliards de dirhams dans un port ? Le Maroc a-t-il besoin d’une ligne à grande vitesse ?
Ces questions que certains se posaient il y a peu, paraissent aujourd’hui, avec le recul, bien farfelues, pour ne pas dire risibles.
La superstructure qu’est le port Tanger Med et la LGV procèdent d’une vision stratégique à long terme qui, actuellement, placent incontestablement le Maroc sur les radars internationaux. Mais, surtout, fait franchir au Royaume un cap important vers la modernité.
Cela ne relève pas de la folie des grandeurs que d’avoir un port qui a réussi à connecter le Maroc à 77 pays et 186 ports, et qui contribue ainsi à installer le Royaume sur la scène maritime internationale et à le hisser de la 83ème à la 17ème place dans le classement de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Cela ne procède pas non plus de la gabegie que de doter le Maroc d’une LGV, un projet inédit dans son genre au Maghreb et sur tout le continent africain, particulièrement à un moment où la problématique de mobilité est un enjeu de développement très important.
La modernité ne se décrète pas. Cela se construit.
Et cela passe forcément par se doter d’infrastructures susceptibles de soutenir le processus de développement et de modernisation de l’économie nationale.
Le Maroc l’a compris et multiplie les projets structurants à forte valeur ajoutée, sous la conduite éclairée du Souverain. Avec la volonté de faire de chacune de ses régions un pôle de compétitivité fort et dynamique.
Et l’on mesure la justesse de la vision royale quand on sait qu’actuellement, c’est le sous-équipement en infrastructures qui annihile toutes les velléités de développement du continent. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime d’ailleurs le déficit d’infrastructures en Afrique entre 130 et 170 milliards de dollars par an.■
D. W.