Si les pays occidentaux tentent, malgré leurs divisions, de faire front commun contre Vladimir Poutine, la Chine consolide ses soutiens à la Russie.
Par Abdelhak Najib
En effet, au-delà des déclarations et des votes contre les sanctions visant Moscou, dernier fait en date l’approvisionnement en gaz et en pétrole russes. Dans ce sens, les importations de pétrole russe par la Chine ont augmenté en mai de 55% sur un an, sur fond de sanctions occidentales contre Moscou pour son invasion de l'Ukraine, selon des chiffres officiels publiés lundi.
Le mois dernier, le géant asiatique a acheté à la Russie quelque 8,42 millions de tonnes de pétrole, d'après les Douanes chinoises. Il s'agit d'une quantité bien supérieure aux importations de pétrole venu d'Arabie saoudite, habituellement premier fournisseur de la Chine.
Un soutien franc qui tranche, par exemple, avec les réalités économiques allemandes qui payent le prix fort à cause de la position de Berlin vis-à-vis de l’invasion en Ukraine. C’est ce qui explique que l’Allemagne fait machine arrière sur l’énergie pour sauver son approvisionnement. Berlin a pris, cette semaine, des mesures d’urgence pour sécuriser son stock énergie face aux baisses récentes de livraison de gaz russe. C’est le charbon qui viendra pallier cette baisse. Pour Berlin, qui continue d’importer 35% de son gaz de Russie, contre 55% avant la guerre, la situation est «sérieuse» et donne un sérieux coup à la première économie européenne.
Sur un autre niveau, les Russes serrent la vis à plusieurs égards. Dans ce sens, Gazprom, le mastodonte russe, a annoncé cette semaine plusieurs baisses de livraison de gaz via le gazoduc Nord Stream, sur fond de bras de fer entre pays occidentaux et Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine. Les Russes expliquent cette baisse par un problème technique. Mais le groupe a réduit de 40%, puis de 33% ses envois. Cette décision a eu un lourd impact sur plusieurs pays européens, en particulier l’Allemagne, l’Italie et la France, qui ne reçoit désormais plus de gaz russe.
Au plan de la diplomatie, les choses évoluent sur le terrain de la realpolitik. Dans ce sens, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, s’attend «à ce que la Russie intensifie ses attaques cette semaine». Ceci dit, il y a une lueur d’espoir qui pourrait par contre venir selon lui de Bruxelles.
Ce lundi «s’ouvre une semaine vraiment historique» car Kiev aura «la réponse de l’Union européenne sur le statut de candidat de l’Ukraine» à l’adhésion à l’UE. Ce qui risque de mettre le feu aux poudres dans une guerre qui va durer dans le temps. La guerre pourrait durer «des années», comme l’a affirmé le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, appelant les pays occidentaux à soutenir Kiev dans la durée.