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Industrie agroalimentaire : Le secteur consolide sa dynamique de développement

Industrie agroalimentaire : Le secteur consolide sa dynamique de développement

Ces dernières années, l’agroalimentaire s’est inscrit dans une dynamique permettant la diversification de l’offre et la multiplication d’expériences réussies. Des champions industriels sont nés, qui n’ont pas tardé à devenir des références tant au niveau national qu’à l’export. Toutefois, cette activité est dépendante de plusieurs facteurs, notamment les aléas climatiques et l’instabilité des marchés à l’international.

Fleuron de l’économie, le secteur agroalimentaire est une branche historique de l’industrie nationale. Il n’a cessé au fil des ans d’enregistrer des réalisations importantes. Engageant aussi bien le secteur agricole que l’industrie, l’agroalimentaire réalise une croissance continue tant au niveau des investissements, de l’emploi, de la création de la valeur ajoutée que de l’export. Le secteur capitalise sur de nombreux atouts, comme la diversité géographique et naturelle du Royaume, la proximité des principaux marchés, la disponibilité des matières premières, des ressources humaines qualifiées et à un coût compétitif, et une politique volontariste de l’Etat pour promouvoir le secteur. Il se démarque par une multitude d’acteurs ainsi que de branches qui sont adossées à des filières agricoles (lait, viandes rouges, aviculture, céréales, oléiculture…).

Ses performances sont le fruit d’une synergie entre le Plan Maroc Vert (PMV) et le plan d’accélération industrielle. Pour soutenir cet élan, l’agroalimentaire table sur le renforcement de l’intégration entre l’amont et l’aval agricole dans le cadre de Génération Green. Il est question de soutenir l’agrégation et avoir une coordination interprofessionnelle renforcée.

A cet égard, de grands champions industriels ont vu le jour. Ils sont liés, par des partenariats, à des associations ou des coopératives qui leur assurent un approvisionnement adéquat au cours de leur cycle de production. De leur côté, les industriels assurent un accompagnement technique aux exploitants pour les aider à déployer les meilleures techniques pour conserver le sol, utiliser des semences rentables et résistantes à la sécheresse ou d’autres intrants respectant l’environnement. Il s’agit aussi de les initier aux meilleurs moyens pour mieux conserver et conditionner leurs produits. Les opérateurs s’intéressent de plus en plus à l’utilisation des énergies renouvelables en matière de production.

«Le partenariat du secteur agroalimentaire et l’amont agricole est très important pour les deux branches. Pour bien maîtriser nos coûts de production, nous visons constamment à assurer un approvisionnement normal et continu durant tout le cycle de production. Il est primordial de sécuriser le volume nécessaire à un prix intéressant et une bonne qualité. Ce sont des ingrédients nécessaires pour rester compétitif et contrer la concurrence étrangère. Notre objectif est de livrer le consommateur local dans de bonnes conditions. De leur côté, les agriculteurs peuvent vendre leurs produits à des prix intéressants pour ne pas dépendre des spéculateurs», souligne Eyad Sobh, président de la commission du commerce extérieur à la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri).

«Dans le cadre de l’agrégation, de nombreux groupes agro industriels ont scellé des partenariats avec des associations ou des coopératives agricoles dans différentes filières. Cette coopération permet de prodiguer des conseils et d’accompagner les agriculteurs sur le plan technique, tant dans la production que dans le conditionnement. In fine, le niveau de la production et de la qualité augmente au profit des exploitants et des industriels. Le Plan Maroc Vert a donné une forte impulsion à cette intégration, qui pourrait être améliorée avec Génération Green. Notre rôle est d’augmenter la valeur ajoutée de la production locale et ne plus exporter les produits agricoles bruts», ajoute Eyad Sobh. Pour soutenir le secteur, le gouvernement a lancé différents programmes d’accompagnement portant notamment sur la création d’agropoles, de marchés de gros de dernière génération, des entreprises primo-exportateurs ou de l’innovation pour améliorer la compétitivité des entreprises. Sur ce dernier point, les professionnels du secteur s’activent pour sceller des accords avec les différents acteurs dans le domaine.

«Au sein de la Fédération, nous avons le Centre technique des industries agroalimentaires (CETIA), qui est une association interprofessionnelle créée par la Fenagri et le ministère de l’Industrie, avec l’appui de la délégation de l’Union européenne à Rabat. C’est un laboratoire dédié aux industries agroalimentaires pour les accompagner en matière de recherche et développement. Il devrait jouer un rôle important pour développer l’innovation et répondre aux aspirations des opérateurs marocains dans ce domaine afin d’améliorer leur compétitivité. Une partie des intrants dont a besoin l’industrie agroalimentaire est importée. C’est une contrainte majeure à laquelle le secteur doit faire face avec intelligence. La fluctuation du marché des matières premières, des produits semi-finis et finis à l’international constitue un risque majeur en matière d’approvisionnement et de stabilité de la chaîne de valeur. Il est donc primordial de bien sceller des partenariats fiables pour le long terme. Le secteur doit également renforcer son sourcing à partir des fournisseurs locaux», précise Sobh.

Par ailleurs, il faut noter que la filière doit faire face à différentes contraintes, comme les aléas climatiques qui risquent de perturber la chaîne de valeur. La sécheresse demeure la principale entrave qui impacte l’amont agricole, avec des effets notoires sur l’aval. Plusieurs filières ont vu leur production chuter, et elles étaient contraintes d’importer pour combler le déficit. C’est le cas des oléagineux. Implantée essentiellement dans les périmètres irrigués de Tadla et de Doukkala, cette filière a subi de plein fouet la baisse des réserves des barrages de Bin El Ouidane, qui alimente la première région, et celui d’El Massira, qui desserve la seconde. Plusieurs exploitants étaient contraints de migrer vers d’autres activités peu exigeantes en ressources hydriques. Pour les transformateurs industriels, les importations de matières premières reviennent moins chères que l’approvisionnement au niveau local. Le même scénario a touché d’autres branches, mais avec une faible ampleur, comme la filière laitière, celle des viandes rouges et l’oléiculture.

 

Des indicateurs révélateurs
Le secteur de l’agroalimentaire génère un chiffre d’affaires annuel moyen de 165 milliards de DH. Une performance appelée à se développer davantage si l’on prend en considération les perspectives de développement existantes aussi bien pour fournir le marché local que pour les débouchés à l’international. L’activité regroupe plus de 2.000 entreprises, et emploie plus de 200.000 personnes, soit 22% de l’emploi formel. Au niveau de l’export, la filière réalise en valeur 43 milliards de DH, l’équivalent de 12% des exportations nationales. Représentant plus de 27% des entreprises industrielles, elle assure 25% de la production et 16% des investissements du secteur.

 

 

 

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