Le secteur, qui assure 66% de la production mondiale de Sardine Pilchardus Walbaum et détient 46% de parts de marché de la conserve de sardines, assiste aujourd’hui à une érosion majeure de ses volumes et marges industrielles.
Grâce aux efforts du ministère de tutelle et celui des professionnels, la filière contribue depuis 2009, à hauteur de 11 milliards de dirhams au PIB national et à 1,2 % de la production de la valeur ajoutée. Le secteur a su accroitre sa contribution à l'économie en augmentant les valeurs des exportations à plus de 11 % des exportations agroalimentaires du Royaume. L’industrie de la conserve de poisson est devenue l'un des principaux contributeurs à la réduction du chômage, fournissant près de 30 000 emplois directs et plus de 80 000 emplois indirects sur le territoire national.
"En plus de la gravité des impacts de la pandémie de la COVID-19 au niveau national, le secteur de l'industrie de conserves de poisson est dans la tourmente et fait face actuellement à plusieurs dangers et défis impactant depuis plus de cinq ans, la compétitivité des entreprises et de la filière", renseigne le communiqué de l'association.
La même source mentionne que les accès à la matière première sont gravement affectés par la concurrence inter-filière et par le manque structurel de la ressource. Ceci est la résultante d’une pression sur les stocks de la sardine au Maroc qui dure depuis des années.
Le secteur de la sardine a démontré sa grande valorisation de la matière première, la demande de lui prioriser l’accès à la ressource est donc naturelle et légitime. La situation actuelle a gravement affecté la compétitivité de la conserve marocaine en limitant son accès à desMarchés à hautes valeurs à l’export.
À cause de cette rareté de ressources, l’impact est doublement négatif :
• Les unités ne fonctionnement pas à leur régime normal réduisant ainsi le nombre de jours de travail.
• Les contrats clients ne sont pas respectés, affectant ainsi le positionnement stratégique du Maroc et réduisant les quantités des exportations qui sont de -25 % en volume comparées à 2020 et prévisible à - 40 % pour la fin de l’année.
Une grande partie du marché a également été gravement touchée en valeur, déclenchant une baisse des prix et des craintes des clients d'une crise structurelle. Les volumes sont en déclin et des marchés sont deplus en plus abandonnés à cause de la non disponibilité de la matière première, privant ainsi l’État d’importants montants de devises et de nombre de jours travaillés.
Entre la flambée des coûts des intrants, et les problèmes d’approvisionnement, les prix de revient explosent depuis plusieurs mois. Ainsi, les unités de la filière ont été dans l’obligation d’accepter des augmentations majeures affectant négativement leurs marges et leurs coûts de revient. Le prix des huiles végétales : Soja- Tournesol et de l’huile d’olive ont connu des flambées vertigineuses dépassant parfois 100 % d’augmentation.
Le prix de la boite métalliques et les emballages cartons n’ont cessé depuis plusieurs mois d’afficher des augmentations périodiques et historiques non planifiées générant un désarroi général, non seulement des industriels mais aussi des clients.
Les professionnels du secteur ainsi que les membres de l’UNICOP, sollicitent un plan de sauvegarde de la filière compte tenu de son importance socio-économique. Ils appellent ainsi les pouvoirs
publics à :
• Appliquer d’urgence les solutions et les recommandations des scientifiques visant à assurer la sauvegarde du stock halieutique,
• Imposer un droit de regard de l’État sur les monopoles et limiter les hausses de matières premières qui seraient injustifiées,
• Supporter financièrement la filière qui ne profite d’aucune subvention malgré son importance économique et son apport historique en investissement et en création d’emplois,
• Avoir un accès prioritaire à la matière première, et cela pour un souci d’une plus-value importante, d’un positionnement stratégiquedu produit Maroc et une pérennité de l’apport socio-économique.