La pandémie de Covid-19 menace d’effacer les gains obtenus sur le plan des possibilités économiques offertes aux femmes.
C’est ce qu’a déclaré Nezha El Ouafi, ministre déléguée Chargée des MRE, lors d’une visioconférence sous le thème «L’autonomisation économique des femmes et l’impact de la crise du coronavirus», organisée vendredi par l’Espace marocain des professionnels, en partenariat avec le secrétariat régional du Parti de la justice et du développement.
Lors de cette rencontre, les intervenants ont mis en évidence la situation critique des femmes sur le marché du travail, qui avait fait l’objet de débat avant même la crise de la Covid-19. Une crise qui exacerbe la situation économique et sociale des femmes (perte d’emploi, vulnérabilité…).
L’entrepreneuriat féminin joue un rôle clé dans l’atténuation des répercussions liées à la crise de Covid-19. C’est une solution qui a prouvé son efficacité dans le développement économique de nombreux pays et selon les indicateurs de nombreuses études internationales, confirme la ministre.
La ministre a également mis l’accent sur l’importance de pousser les femmes à la prise de décisions, car nous ne pouvons pas parler de développement national sans impliquer les femmes et élargir leur espace dans la sphère économique et politique.
Concernant l’impact de la crise sur les entreprises dirigées par des femmes, Hayat Berka, présidente régionale de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a souligné que ces entreprises étaient moins bénéficiaires de programmes de financements Damane Oxygène, Damane Relance et Damane TPE.
Et cela vaut aussi pour les initiatives du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie.
De son côté, la présidente de l’Association professionnelle pour l’entrepreneuriat féminin au Maroc, Rachida Mernissi, a affirmé que les coopératives ont également contribué à l’autonomisation des femmes et à leur intégration dans la vie économique, mais la crise a entrainé plus de chômage de femmes que d’hommes, en particulier dans le secteur informel. Et ce, sans parler de la fermeture des écoles, obligeant les mères à rester à la maison.
Il y a moins de femmes dans le monde de l'entrepreneuriat, et cela s’explique par le manque d’éducation à l’entrepreneuriat, le manque d’accès des femmes aux moyens technologiques et une absence remarquable des plans d’investissement régionaux qui encouragent les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, a déclaré l’entrepreneure Amina Mokrane.
Plusieurs propositions ont été évoquées lors de cette rencontre animée par Fatema Ourak, secrétaire régionale de l’Espace marocain des professionnels, pour sortir de cette crise et autonomiser les femmes :
- L’activation des mécanismes juridiques appropriés et passer à la gestion numérique.
- L’importance d’encourager le produit marocain et les entreprises locales pour renforcer l’économie nationale.
- L’encouragement de la recherche scientifique et de l’innovation.
- La restructuration des secteurs, avec une main-d’œuvre féminine importante pour lui permettre de bénéficier d’une couverture et d’une protection sociale.
- La création des observatoires régionaux pour garantir que les femmes entrepreneures bénéficient d’un quota des appels d’offres publics.
- L’établissement de plans d’investissement régionaux pour aider et encourager les femmes à devenir entrepreneures.
