Le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a été élu secrétaire général et membre du Bureau exécutif de l’Alliance des Patronats Francophones (APF), dont la cérémonie officielle de signature de l’accord l’instituant a été organisée mardi à Tunis.
La CGEM a été représentée à cette cérémonie par son vice-président, M. Mehdi Tazi, qui a procédé avec les Présidents des patronats de 25 pays, à la signature officielle des statuts portant création de cette alliance.
L’APF, dont la présidence a été confiée pour un mandat de deux ans au Mouvement des Entreprises de France (MEDEF), a pour objectif d’accélérer les flux d’affaires entre entreprises privées.
La 1re réunion officielle de l’Alliance a aussi permis de lancer sept groupes thématiques de travail, dont celui intitulé "Facilitation des investissements et co-investissements", co-présidé par la CGEM et le Groupement des Entreprises de Madagascar.
Présidant cette cérémonie, la Cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden a souligné "la pertinence de la démarche visant à donner corps à une francophonie économique plus agissante, dont les contours ont été esquissés lors de la dernière rencontre des entrepreneurs francophones à Paris en août 2021".
Et d'ajouter que ce nouveau cadre de partenariat économique "est d'autant plus nécessaire que notre aire francophone au nord comme au sud fait face à des défis de taille qui nécessitent davantage de convergence et de solidarité sur fond de crise sanitaire et de conflit en Ukraine et de leurs ramifications socio-économiques".
Elle a indiqué que "face à cette conjoncture inédite, l'alliance des patronats francophones revêt une importance toute particulière puisqu'elle offre une plateforme idoine pour forger ensemble des approches innovantes et ambitieuses en vue de densifier nos échanges économiques et exploiter tout le potentiel économique, dont recèle notre espace francophone".
"Outre le socle culturel et linguistique commun, notre espace représente un marché de plus de 500 millions de personnes et participe à hauteur de 16% du PIB mondial avec une moyenne de croissance annuelle de 7%", a rappelé Mme Bouden.
Pour sa part, le président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, a affirmé que sept mois après la première rencontre à Paris des entrepreneurs francophones, "on pourrait dire que nos promesses commencent à se concrétiser avec la signature de l'accord de Tunis".
Il a qualifié la création de cette alliance d’un "véritable exploit dans le contexte sanitaire et international actuel".
"C'est historique car jamais les secteurs privés des pays francophones ne s'étaient rassemblées avec autant de volonté de créer ensemble les outils d'une francophonie des entreprises", s’est il réjoui.
De son côté, le président de l'Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), Samir Majoul a affirmé que cette alliance "est née en pleine déstabilisation du monde, du fait d'une succession et superposition de crises".
"Dans ce monde instable, notre rôle est de contribuer à le rééquilibrer, pour le bien de nos pays, de nos peuples, de nos économies, de nos entreprises, de la paix, du climat et des générations futures", a-t-il ajouté.
Il a précisé que l'espace francophone a tout le potentiel pour devenir une chance pour ses habitants et le reste du monde.
Selon lui, cet espace représente 20% du commerce mondial, 16% du PIB mondial, 14% des réserves énergétiques et minières et comprend des places financières de 1ère importance et est doté d'un droit des affaires ayant une base commune outre une démographie dynamique, jeune et très bien formée et des entreprises évoluant dans tous les secteurs d'activité économiques, innovantes, compétitives, comptant de nombreux leaders mondiaux.
Cette alliance, regroupant au total 31 patronats, traduit la résolution de bâtir une francophonie économique concrète autour des entreprises.
L’alliance, dont la prochaine réunion est prévue à Abidjan en octobre prochain, sera dotée d'une organisation permanente et aura pour mission d'accélérer les flux d'affaires entre entreprises francophones, de coordonner l'action francophone des organisations professionnelles les plus représentatives de chacun des pays membres, d'établir des diagnostics partagés et d'être une force de proposition.