Les technologies et les techniques de gestion du foncier évoluent à un rythme effréné, les professions qui leur sont liées également.
Conscient de l’impératif d’adaptation et de mise à niveau en conséquence, l’Ordre national des ingénieurs géomètres-topographes (ONIGT) a réuni en conclave, samedi 20 avril 2019 à Rabat, ses membres des diverses régions du Royaume, afin de partager leurs informations et leurs préoccupations au regard de l’évolution qui impacte leur environnement.
Organisée autour de la thématique ambitieuse ’’Impulser l’excellence à la profession’’, cette rencontre signe en fait le passage d’une profession en quête de visibilité et de transparence, à un métier d’art qui participe directement et de manière volontariste au développement global du pays et de la nation, indique l’ONIGT.
En effet, les ingénieurs géomètres-topographes «des acteurs privilégiés de terrain qui agissent sur la structure où se déploie la vie citoyenne, le territoire.
C’est en cela que la visibilité doit être un atout, de bout en bout, de l’exercice professionnel des IGT», estime à cet égard Khalid Yousfi, président de l’ONIGT.
Ce fut une occasion rarissime pour les IGT du Royaume de passer en revue, lors de divers ateliers, ce qui a été réalisé dans ce segment essentiel de la vie territoriale nationale, afin de tirer les enseignements nécessaires en vue de l’excellence attendue d’une profession en aval et en amont du développement humain durable du Maroc moderne.
Clôturant les travaux de la rencontre, Yousfi a déclaré que "l’ambition manifeste qui nous lie, est de donner aux ingénieurs géomètres-topographes du Maroc les moyens normatifs, techniques et moraux pour qu’ils se sentent investis d’une mission de salubrité publique.
Car, notre métier est ancré dans l’espace de vie de la communauté marocaine dans son ensemble et, en tant que tel, nous participons tous au bien-être collectif de notre société".
Les 3 temps de la journée
Le premier temps a été consacré à trois thèmes liés organiquement : l’apport du Code des devoirs professionnels, les modèles économiques d’évaluation des honoraires et l’état d’avancement du Plan d’action 2017-2020.
Cet axe a lancé le débat de la journée autour des questions principales qui interpellent l’IGT.
Se situant, en effet, au confluent de toutes les disciplines ayant trait à la gestion et au tracé du territoire, aussi bien urbain que dans le monde rural, le rôle de l’IGT est central dans la configuration des politiques publiques sectorielles tournées vers la gestion du territoire.
En ce sens, le Code des devoirs professionnels et le modèle économique d’évaluation des honoraires applicable à ce métier revêtent une importance capitale, tant en termes de normalisation que de transparence.
Car, note l’ONIGT, bien qu’agissant en acteur d’intérêt public direct de la gestion du foncier, l’IGT est au service du citoyen.
Et, en cela, celui-ci doit être au fait des éléments concrets qui structurent les prestations des ingénieurs chargés de la structuration de la propriété au Maroc.
C’est à cet effet que le Code des devoirs professionnels agit en contrôleur qualitatif de l’éthique et de la déontologie pour gérer la relation du citoyen à l’IGT dans tout ce qui fonde cette propriété.
Le deuxième temps, organisé sous forme d’ateliers, a mis sous la loupe trois thématiques d’importance : la réforme de la loi 30-93 consacrée à l’organisation de la profession, le projet de décret des marchés relatif aux prestations topographiques et la création de la fondation des œuvres sociales de l’ONIGT.
Ces trois thèmes ont été l’occasion de faire l’état des lieux de la profession, dans ses acquis et ses attentes, tout en se projetant dans l’avenir d’un exercice de l’ingénierie topographique en phase à la fois avec les aspirations citoyennes et les obligations des praticiens du foncier.
Le troisième temps, celui de la séance de clôture, a été marqué par l’adoption d’un ensemble de recommandations, qui jettent un regard nouveau et inventif de l’ONIGT sur une profession transversale incontournable.
Les recommandations
Il a été recommandé de désigner, à l’adresse des IGT, l’administration de tutelle de la profession ainsi qu’un conseiller juridique au niveau des conseils régionaux de l’ONIGT.
Il a été également recommandé d’amender de manière circonspecte tous les aspects disciplinaires de la profession, de la prise de décision à leur publication et communication officielle, de mettre en place un système d’arbitrage entre les IGT agissant dans les secteurs publics et privés et de fixer un modèle de référence pour les honoraires.
Par ailleurs, les IGT ont mis l’accent dans leurs recommandations sur l’impératif de fonder l’appréciation des appels d’offres à la lumière du Guide référentiel des honoraires établi par l’ONIGT, tout en veillant à ce que les termes de référence des appels d’offres soient établis en concertation avec celui-ci, et dont l’action doit inclure le contrôle de qualité des prestations réalisées par les IGT, tout en veillant à créer un Observatoire fixant la grille tarifaire de celles-ci.
Il a été, en outre, recommandé de tenir compte dans ces appels d’offres des normes et des procédures des prestations topographiques établies par l’ONIGT et de procéder à la classification des Cabinets d’IGT privés.■