Une étude intersectionnelle sur la participation des femmes au marché du travail marocain du Haut-Commissariat au Plan (HCP) met en lumière l'importance d'adopter des approches transformatrices en matière d’inclusion de genre dans les politiques publiques, notamment celles liées à l’amélioration de l’accès à l’emploi, mais aussi celles touchant aux champs de la famille, de l’éducation et de l’égalité de manière plus globale.
Les politiques publiques devraient être accompagnées de mesures facilitant la conciliation entre vie professionnelle et obligations familiales, telles que l’investissement dans les services permettant la tertiarisation des tâches domestiques et le développement des services de garde d'enfants accessibles, recommande cette étude réalisée dans le cadre du Partenariat d’assistance technique - Mécanisme de déploiement d’experts (PAT-MDE).
Les implications en termes de politiques publiques soulignent la nécessité de s’attaquer aux causes profondes, socio-culturelles, de la disparité sur le marché du travail entre les hommes et les femmes et entre les régions, visant à promouvoir une culture de l'égalité, notamment en termes d’accès à l’éducation pour les filles et d’encouragement à la scolarisation et à la formation continue des femmes, précise le HCP.
Et de noter que l'intégration des femmes au marché du travail revêt une importance capitale, non seulement pour stimuler la croissance économique et réduire la pauvreté, mais aussi pour garantir leur inclusion sociale. Cependant, et bien que le Maroc ait réalisé des avancées significatives dans sa marche vers l’égalité des genres, les particularités observées, entre et au sein des régions, des profils des femmes inactives indiquent que, parallèlement au développement économique et aux opportunités d’emploi propres à chaque région, les normes sociales traditionnelles jouent un rôle important dans la limitation de la participation des femmes au marché du travail.
Cette limitation est particulièrement relevée dans les régions caractérisées par une lente transformation des structures économiques et sociales. Il est à noter que la reproduction des rôles traditionnels risque de se maintenir au vu de la situation actuelle des jeunes femmes inactives âgées de 15 à 24 ans.
En effet, 36% de ces femmes, en 2021, endossent le rôle de femme au foyer, tandis que seulement 62% poursuivent leurs études. Une situation qui contraste fortement avec celle des jeunes hommes inactifs du même âge, parmi lesquels 94% sont des étudiants. Une situation qui contribuerait à la reproduction du profil le plus vulnérable à l'inactivité, à savoir, les femmes, célibataires ou mariées, possédant un diplôme moyen ou n’ayant aucun diplôme.
Cette étude a pour objectif d’identifier les profils multidimensionnels des femmes les plus susceptibles de ne pas participer au marché du travail, en mettant la lumière sur les interactions entre les contraintes individuelles, sociales et contextuelles auxquelles elles sont confrontées. Elle met également en évidence la complexité des contraintes à la participation des femmes au marché du travail marocain à travers une approche intersectionnelle du genre, combinant des méthodologies de recherche quantitatives et qualitatives.