Au quatrième trimestre 2023, la croissance économique s’établirait à +2,6%, en rythme annuel, profitant d’un rétablissement progressif de la demande intérieure, selon le haut-commissariat au Plan.
L’économie nationale évoluerait au quatrième trimestre 2023 dans un contexte marqué par la conjonction de nouveaux chocs. Dans la plupart des économies avancées, la croissance poursuivrait son ralentissement, sous l’effet du durcissement de la politique macroéconomique nécessaire pour juguler l’inflation et placer les finances publiques sur une trajectoire viable.
Les difficultés structurelles de l’économie chinoise devraient entraîner un ralentissement de la croissance, notamment au niveau des économies émergentes et des économies productrices de matières premières, du fait de leurs liens commerciaux relativement étroits avec la Chine.
La croissance aux Etats-Unis continuerait à ralentir, pour atteindre +1,4%, alors qu’en zone euro, elle devrait s’établir à 1%.
Le processus du reflux de l’inflation devrait se poursuivre également, dans le sillage du reflux de la demande intérieure, notamment au niveau des pays avancés.
Le prolongement résolu de la réduction de la production du pétrole dans l’Arabie Saoudite et la Russie jusqu’à la fin de l’année (1,3 million de barils par jour) avait surpris les marchés, qui s’attendaient à une sortie de ce régime début octobre 2023, et soutenu le retournement à la hausse des prix du pétrole.
Il est à noter que le cours international du brent avait marqué une hausse de 11% au troisième trimestre 2023, en comparaison avec le deuxième, mais se serait inscrit en baisse de 12,6% en variation annuelle.
Dans ces conditions, la croissance économique nationale devrait s’établir à 2,6% au quatrième trimestre 2023, en variation annuelle. Cette performance serait attribuable à une hausse de la valeur ajoutée agricole. Hors agriculture, la croissance atteindrait 2,6%.
Les services poursuivraient leur évolution au ralenti, affichant une hausse de 2,8%, au lieu de 5,4% au début de l’année, alors que l’industrie manufacturière, secteur le plus touché par le fléchissement conjoncturel de l’activité mondiale, verrait son activité se redresser progressivement, grâce à la reprise des industries chimiques et au maintien de la dynamique des activités de fabrication du matériel de transport et de l’automobile.
La demande extérieure nette continuerait de soutenir la croissance au quatrième trimestre 2024, malgré la modération du rythme de croissance du volume des exportations des biens et des services.
La contribution des échanges extérieurs à la croissance économique globale resterait positive, du fait notamment de la faible dynamique du volume des importations due à la poursuite du ralentissement des achats des biens énergétiques et de certains demi-produits.
Elle devrait, toutefois, s’affaiblir d’un trimestre à l’autre, perdant 1,1 point en comparaison avec le troisième trimestre.
La consommation des ménages accélèrerait légèrement, dans le sillage de la réduction des pertes du pouvoir d’achat.
En termes nominaux, le revenu des ménages s’améliorerait, alors que les prix à la consommation décélèreraient de nouveau, aussi bien au niveau général qu’au niveau de leur composante sous-jacente.
En moyenne annuelle, le taux d’inflation devrait avoisiner 6,1% en 2023, au lieu de +6,6% en 2022.
La hausse des dépenses de consommation des administrations publiques se maintiendrait et leurs dépenses d’investissement seraient particulièrement dynamiques, dans le cadre de l’effort de reconstruction post séisme qui avait affecté sept provinces du Royaume en septembre.
L’investissement des entreprises non financières conserverait, pour sa part, son rythme baissier, principalement dans les industries manufacturières, mais le mouvement de déstockage amorcé en début de l’année s’atténuerait sensiblement.
Dans l’ensemble, le soutien de la demande intérieure à la croissance économique nationale s’améliorerait, avec un surplus de contribution de 1,2 point comparativement au troisième trimestre 2023.
Le HCP précise néanmoins que «le scénario de croissance que nous envisageons pour le quatrième trimestre 2023 repose fermement sur l'hypothèse d'une reprise de la demande adressée aux industries chimiques et activités annexes. Cependant, il est essentiel de noter que tout retournement à la baisse de cette demande pourrait avoir des conséquences significatives sur les perspectives de croissance des branches secondaires.
De plus, un autre facteur crucial d’incertitude est la prise en compte complète des effets du séisme ayant affecté le Royaume au mois de septembre 2023. Cet événement pourrait générer des impacts différenciés qui pourraient affecter les prévisions de croissance pour le quatrième trimestre 2023».