Actuellement, le Royaume est le 43ème fournisseur du Nigéria, tandis que ce dernier n’est que le 65ème fournisseur du Maroc.
Le Maroc et le Nigéria, deux ténors économiques du continent, affichent clairement des niveaux d’échanges commerciaux en deçà de leurs immenses potentialités respectives. Chiffres à l’appui, actuellement, le Royaume est le 43ème fournisseur du Nigéria, tandis que ce dernier n’est que le 65ème fournisseur du Maroc. Sachant que la première économie d’Afrique (devant l’Afrique du Sud) est un bastion favorable pour les exportateurs et investisseurs marocains. Et ce, dans les domaines de l’industrie mécanique et métallurgique, l’automobile, l’électronique et l’électrique, la chimie-parachimie, l’agroalimentaire et la pêche. Le Maroc devenu un acteur de l’automobile mondial a de sérieux arguments à faire valoir au Nigéria, un pays où sont assemblés chaque année autour de 15.000 véhicules.
Par ailleurs, la 30ème économie mondiale a la particularité de présenter un tissu économique dominé par le pétrole brut, qui représente environ 10% du PIB du Nigéria, 70% des recettes publiques et plus de 83% des recettes d'exportation totales du pays, d’après les chiffres de l'OPEP. La principale locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest qui est le 8ème exportateur mondial de pétrole (35 milliards de barils de réserves), est également devenu l'un des principaux exportateurs de gaz naturel liquéfié. Ce dernier représente 15,5% supplémentaires des exportations. Ces quelques chiffres confortent amplement l’opportunité du mégaprojet de gazoduc (5.600km), acté cinq ans auparavant lors de la visite du Roi Mohammed VI au Nigéria. Il est fort à parier que l’opérationnalisation du gazoduc, couplée à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF) dont les deux pays sont des parties prenantes, peut servir de déclic pour la densification des relations commerciales bilatérales, susceptibles de s’ériger en un modèle réussi de la coopération Sud-Sud dont le Maroc est un fervent adepte.
M.D