Les prix du carburant au Maroc se dirigent vers une hausse sans précédent, alors que les répercussions de la situation internationale se poursuivent en raison du conflit russo-ukrainien, indiquant de nouvelles hausses des prix des matériaux, des biens et des services.
A cet égard, il est prévu, selon les calculs théoriques des experts de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations de service au Maroc (FNPCGS), que le prix du Gasoil, au cours des deux prochains jours, dépassera les 15,5 dirhams le litre, alors que l'essence se dirige vers les 18 dirhams.
Rappelons que le gouvernement a refusé à plusieurs reprises de soutenir les prix du carburant pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Il a avance comme argument des raisons budgétaires, avec l’incapacité de diminuer la taxe sur les carburants pour soutenir les automobilistes. «Nous n'avons pas le budget suffisant pour subventionner les prix des carburants. Mais n'hypothéquons pas l'avenir», a déclaré Nadia Fatah le 6 juin au Parlement. La ministre de l’Economie et des Finances a précisé que le gouvernement est appelé aujourd'hui à gérer cette crise, alors même qu'il n'a aucune visibilité sur les fluctuations des prix à l'international ni sur la durée de cette crise.
Au Maroc, où l'on consomme quelque 12 millions de tonnes d'hydrocarbures par an, soit 250.000 barils/jour, les carburants sont soumis à de multiples taxes, notamment la taxe intérieure à la consommation (TIC) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Leur diminution, voire suppression ou suspension temporaire ferait baisser les prix à la pompe. Ce qui réduira ainsi la charge pesant sur le consommateur, comme cela a été le cas récemment avec les redevances à l'importation pour les oléagineux.
Au-delà de la baisse des taxes, d’autres pistes sont évoquées pour résoudre cette équation épineuse. Il s’agit de la relance en urgence de la raffinerie "La Samir" pour augmenter les capacités de stockage du Royaume. De même, plusieurs experts avancent la possibilité pour le gouvernement de se tourner vers les acteurs du secteur afin de les inciter à réduire leurs marges bénéficiaires compte tenu de la situation économique actuelle; ce qui serait une solution pour enrayer les hausses successives qui ont affecté les prix de plusieurs produits et autres marchandises. Mais il est peu probable que le gouvernement recoure à cette solution, surtout que le secteur des hydrocarbures est libéralisé depuis 2015.
Par K.A