Les Marocains ont désormais pris l’habitude. A la veille de chaque Ramadan, les autorités sortent pour répandre le même message : le marché sera suffisamment approvisionné et les prix de la plupart des produits resteront stables, eu égard à l’abondance de l’offre.
C’est ce qu’a fait, lundi, le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, Lahcen Daoudi. Relayé, ce mercredi, par Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et la secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, Rkia Derham, pour laquelle "les chiffres confirment que la situation d'approvisionnement sera normale et que les stocks couvriront les besoins du marché national, notamment en produits à forte consommation, dont le sucre, le beurre, les huiles alimentaires et le lait".
Sauf que l’on se rend compte, chaque année, qu’entre les discours rassurants et la réalité du marché, il y a tout un fossé : les bourses des citoyens sont mises à rude épreuve, rognées par l’envolée des prix de certains produits, sans moyens de recours.
Les choses évolueront-elles cette année ? A en croire Boutayeb, oui.
Il prône en tout cas des mesures supplémentaires et davantage de veille et de mobilisation pour l’approvisionnement ordinaire des marchés et la protection du consommateur contre les pratiques illégales pouvant affecter son pouvoir d’achat, sa santé et sa sécurité.
Des instructions ont été ainsi données afin de mobiliser tous les départements compétents et les comités locaux de surveillance au sein des différentes préfectures et provinces, sous la supervision des walis et des gouverneurs, pour assurer une présence effective de tous les services de supervision dans les différents marchés et points de vente.
Objectif : lutter contre toutes les pratiques illégales et prendre les sanctions qui s'imposent en cas de violation des lois en vigueur.
Dans ce cadre, des cellules permanence seront créés au sein des différentes préfectures et provinces durant le mois de Ramadan, afin de recevoir et d’examiner les plaintes des citoyens et des commerçants concernant l'approvisionnement, les prix et la qualité.
Il faut seulement espérer que cette «feuille de route» sera respectée et que les citoyens ne seront pas, encore une fois, à la merci des commerçants indélicats.■
