Paralysé davantage pendant plus de deux mois suite à la fermeture des frontières marocaines le 29 novembre dernier, en raison de l’apparition du variant Omicron, le secteur touristique sort légèrement la tête de l’eau. Il y a deux semaines, le Maroc a rouvert ses portes aux touristes du monde entier, mais sous conditions.
Censée ravir les professionnels du secteur touristique, cette nouvelle n’a pourtant pas manqué de les désenchanter. Et pour cause, ces derniers considèrent que les conditions d’entrée imposées par le gouvernement afin de permettre aux touristes d’accéder au territoire national constituent un obstacle de taille face à la relance de l’industrie touristique.
«La reprise de l'activité dans le secteur du tourisme demeure pour l’instant très timide, et ce pour plusieurs raisons. Pour poser les pieds sur le sol marocain, les voyageurs doivent impérativement présenter un pass vaccinal valide, un résultat négatif à un test PCR de moins de 48 heures, en plus d’effectuer un test antigénique rapide à leur arrivée à l’aéroport. Ces conditions sont en effet un vrai handicap pour une vraie reprise», s’insurge Mohamed Semlali, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc.
Et de poursuivre : «Ces conditions strictes poussent certains de nos partenaires et collaborateurs à préférer orienter leurs clients vers des destinations où les conditions d’accès sont plutôt simplifiées. Il est anormal que des pays avec qui nous sommes en concurrence directe, tels que la Tunisie, l’Egypte ou encore la Turquie exigent uniquement le pass sanitaire, alors que le Maroc impose toutes ces conditions. A cause de cette situation, nous perdons au moins 50% des clients qui pouvaient être aujourd’hui au Maroc en train de profiter du charme de notre pays».
Même son de cloche chez Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière, qui considère que les conditions d’accès au Maroc n’encouragent guère les touristes à choisir cette destination. «Le secteur touristique marocain se porte aussi mal qu’il l’était, avec une petite lueur d’espoir née de la réouverture des frontières. En revanche, le manque de fluidité et de flexibilité au niveau des aéroports du Maroc constitue une entrave majeure face à la réactivation de l’industrie touristique».
Rappelons que pour venir en aide aux professionnels du tourisme et en vue d’atténuer les effets drastiques de la pandémie sur ce secteur vital pour l’économie nationale, le gouvernement a récemment procédé au lancement d’un plan d’urgence d’un montant de deux milliards de dirhams.
Par M. Ait Ouaanna